Les marins-pêcheurs seront reçus au Ministère de l'Agriculture

Les marins-pêcheurs prennent de plein fouet les augmentations successives du gazole sans pouvoir les répercuter directement sur le prix de leur pêche. Ils seront reçus mardi ou mercredi par le Ministre de l'Agriculture.

Le ministre de l'Agriculture et de la Pêche Michel Barnier a affirmé samedi sa volonté d'apporter des "mesures concrètes" aux marins-pêcheurs, en colère contre la hausse des prix du gazole et qui seront reçus au ministère mardi ou mercredi. "Je veux continuer à travailler avec eux pour apporter des réponses concrètes au-delà des 27 millions d'euros que j'ai annoncés comme mesures structurelles mardi dernier", a déclaré M. Barnier sur France Info, alors que les pêcheurs ont entamé une grève vendredi matin et menacent de durcir leur mouvement.

Il a souligné que ces "propositions" devraient entrer "dans le cadre des règles européennes". Michel Barnier avait annoncé mardi qu'il signerait "très prochainement" des "plans de sorties de flotte" d'un montant de 25,5 millions d'euros, qui faisait partie d'une enveloppe de 80 millions annoncée en avril 2006.

Philippe Le Moigne, porte-parole du comité de crise du Guilvinec (Finistère), a estimé que cette invitation ne constituait pas "une avancée" et que le "programme établi d'actions crescendo tout au long de la semaine" prochaine était maintenu.

La flambée des prix des carburants donne en effet la fièvre aux pêcheurs. La quasi-totalité des bateaux de pêche du Guilvinec ont été à quai vendredi, après l'appel à la grève lancé par un comité de crise pour réclamer des aides compensant la flambée du prix du gazole. Selon les pêcheurs et la gendarmerie, les bateaux sont restés à quai également dans les autres ports du pays bigouden, à Loctudy, Saint Guénolé et Lesconil.

La mobilisation du pays bigouden pourrait s'étendre à d'autres ports, dont ceux de Concarneau, Lorient, La Turballe, Boulogne ou Dunkerque, espérait vendredi matin le porte-parole du comité de crise, Philippe Le Moigne. "Ca a l'air de prendre, de faire tâche d'huile", affirme-t-il.

Dès vendredi 7h30, une longue colonne de chalutiers s'est présentée au large du Guilvinec, premier port français pour la pêche fraîche. "Tous les bateaux sont rentrés, ils sont à quai pour une durée indéterminée, ça bouge un peu partout", déclare pour sa part Robert Bougueon, président du comité local des pêches. Des actions étaient prévues dans la journée devant les locaux des affaires maritimes du Guilvinec ainsi qu'en direction de la population. "Pour l'instant les fournisseurs font le gros dos, on accumule les retards et bientôt la situation sera irrémédiable. Dans quelque temps nous deviendrons une flottille fantôme", confie, depuis les quais, Pierrick Perrou, patron du chalutier Talisman.

Les pêcheurs bigoudens représentent près de 300 bateaux, dont près de la moitié de chalutiers hauturiers qui consomment, selon la taille, entre 20.000 à 40.000 litres de gazole à chaque marée de 14 jours. Depuis la disparition l'année dernière d'un système de compensation pour cause d'incompatibilité avec les règles européennes, les marins-pêcheurs prennent de plein fouet les augmentations successives du gazole sans pouvoir les répercuter directement sur le prix de leur pêche. La plupart des patrons pêcheurs ont établi leur prévisionnel d'exploitation sur un litre de gazole à 0,31 euros alors qu'il est désormais à 0,52 euros.

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