Démentis en France et en Allemagne sur un projet d'OPA d'EDF sur RWE

Le géant français de l'électricité convoiterait le groupe allemand, selon la radio régionale allemande SWR. EDF serait même prêt à céder des parts de l'allemand EnBW pour ne pas être trop influent outre-Rhin. EDF dément tout contact avec les autorités allemandes au sujet de RWE, le gouvernement allemand dément lui aussi.

Ce sera une des informations très suivie du jour: EDF compterait lancer une OPA sur la compagnie d'électricité RWE, numéro deux de l'énergie outre-Rhin derrière E.ON, selon la radio régionale allemande SWR.

Celle-ci ajoute que des responsables du groupe français auraient déjà rencontré des membres du gouvernement allemand et proposé de céder les parts d'EDF dans la compagnie d'électricité allemande EnBW (le français en détient 45% mais doit composer avec les autres actionnaires, notamment les Landers, Etats-régions allemands) pour éviter des problèmes de concurrence.

Dans une déclaration à l'agence Reuters, EDF a démenti tout contact avec les autorités allemandes au
sujet de RWE. "EDF n'a pas pour pratique de commenter les dépêches de presse. EDF souhaite démentir qu'il y ait tout contact entre ses représentants et ceux de RWE. Tout comme les autorités allemandes, quelles soient locales, régionales ou nationales", a indiqué un porte-parole de l'électricien français. Dans un premier temps, RWE s'est abstenu de tout commentaire avant d'indiquer n'avoir "aucune indication concernant une offre de reprise d'EDF".

De son côté, un porte-parole du gouvernement allemand a affirmé ce matin que les informations de la radio SWR "ne reposent sur rien. Il n'y eu aucun contact entre EDF et le gouvernement", a-t-il précisé. Cette rumeur intervient alors que Pierre Gadonneix n'est pas assuré de rester aux commandes du groupe. Son poste est en effet brigué par plusieurs proches du nouveau président de la République, Nicolas Sarkozy. De plus, la vacance du pouvoir actuellement en France ne milite pas en faveur d'une opération de cette ampleur.

RWE distribue de l'électricité et du gaz en Allemagne, en Grande-Bretagne et en Europe centrale. Sa capitalisation boursière dépasse les 44 milliards d'euros, selon des données Reuters. Celle d'EDF représente 118,5 milliards d'euros. L'action RWE affiche une hausse de 3,96% à 81,06 euros à l'ouverture de la Bourse de Francfort. A Paris, EDF gagne 0,13% à 64,73 euros, dans un marché en baisse.

Ironie du sort, le patron sortant de RWE, Harry Roels - il doit être remplacé en janvier 2008 par Jürgen Grossmann, venu du secteur de l'acier - s'était exprimé lundi dernier dans le Financial Times Deutschland. Alors que son groupe s'était jusque là plutôt tenu à l'égard des mouvements de fusion (à la différence d'E.ON qui a tenté en vain de reprendre l'espagnol Endesa), il déclarait: "aujourd'hui le secteur est encore surévalué, mais nous sommes très près d'un retournement du cycle des fusions et acquisitions", qui se traduira par une baisse du prix des entreprises. "Nous sommes à nouveau maîtres de notre destin", ajoutait-il, soulignant que l'endettement de son groupe avait été fortement réduit ces dernières années.

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.