Le patron de RWE remplacé en 2008

Une séance extraordinaire du conseil de surveillance du groupe d'énergie allemand a décidé ce mercredi matin de ne pas renouveler le mandat d'Harry Roels, président du directoire, dont le mandat arrive à échéance en février 2008. Jürgen Grossmann, propriétaire d'un groupe de transformation d'acier, doit lui succéder.

RWE se séparera en 2008 de son actuel président du directoire, le néerlandais Harry Roels. Son remplaçant doit être Jürgen Grossmann, propriétaire et ancien patron du métallurgiste hambourgeois Georgsmarienhütte, comme l'a décidé ce mercredi matin le conseil de surveillance du géant de l'énergie allemand.

Jürgen Grossmann, 56 ans, doit entrer au directoire en novembre prochain et prendre la direction du groupe d'énergie en février 2008, à l'échéance du mandat d'Harry Roels. Cette succession se veut une solution "durable", selon le président du conseil de surveillance de RWE, Thomas Fischer. Jürgen Grossmann est un homme d'affaires reconnu dans le monde de l'acier. Son entreprise est déjà cliente de RWE, et lui-même est membre du comité de conseil économique du groupe énergétique.

La pilule est en revanche amère pour Roels, aujourd'hui âgé de 58 ans, qui avait été nommé en 2003 pour redresser un conglomérat très endetté, présent dans la production d'énergie, la distribution d'eau et divers services. Le Néerlandais aura été l'homme du recentrage du groupe sur les métiers de l'électricité et du gaz. Il vient de boucler la vente de ses actifs britanniques dans l'eau, Thames Water, pour 12 milliards d'euros, en prévoyant de ne garder ses activités dans l'eau qu'en Allemagne. Cette stratégie a permis au groupe de se désendetter en grande partie et de voir le cours de l'action se multiplier par quatre depuis 2003.

Mais en satisfaisant les marchés financiers, Roels aurait mécontenté deux parties prenantes influentes au conseil de surveillance, les représentants des communes de la région de Essen, pourtant heureux actionnaires à 30%, et les représentants du personnel. Les critiques internes porteraient sur le manque supposé de vision stratégique du patron néerlandais. Ce dernier avait récemment annoncé des initiatives pour la croissance interne en voulant consacrer 10 milliards d'euros au renforcement de ses capacités de production électrique dans les prochaines années.

Le désendettement de RWE a contribué à en faire une proie appréciable pour une OPA, dans le cadre de grandes manoeuvres sur le marché énergétique européen. Même si l'allemand s'estime à l'abri, avec une valorisation de l'ordre de 70 milliards d'euros, ajoutée au coût de reprise des plans de retraites du personnel. Roels doit annoncer vendredi les résultats annuels du groupe, RWE devant consolider sa place en tant que numéro un en Allemagne dans l'électricité, et de deuxième dans le gaz derrière E.ON.

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