Les statistiques sont meilleures que prévues. L'économie américaine a créé 167.000 emplois (hors agriculture) en décembre contre 154.000 le mois précédent et 86.000 en octobre, un chiffre meilleur que celui qui était attendu par les experts qui ne prévoyaient de leur côté qu'une hausse de 100.000 emplois.

En dépit de cette bonne nouvelle le taux de chômage est resté, en décembre, strictement stable outre-Atlantique, à 4,5% de la population active, a annoncé vendredi le département du Travail.
Pour les analystes ces bons chiffres prouvent le solidité de l'économie américaine qui résiste bien au double choc de l'éclatement de la bulle immobilière comme à la faiblesse récurrente de l'activité du secteur manufacturier.

Cette bonne résistance aux chocs économiques se traduit par une bonne tenue de l'emploi salarié qui sur l'ensemble de 2006, a augmenté de 1,8 million d'emplois, se sont félicitées les autorités fédérales. D'une année sur l'autre le taux de chômage est en baisse puisqu'il s'élevait à 4,9 % de la population active en décembre 2005.

Par ailleurs, le salaire horaire moyen a progressé de 8 cents en décembre à 17,04 dollars (13,10 euros), ce qui représente une hausse de 0,5% sur un mois. Là encore cette hausse est supérieure aux prévisions des analystes qui tablaient sur une hausse moindre autour de 0,3%.

Sur un an, la progression du salaire horaire moyen est de 4,22%. Pour de nombreux analystes ces chiffres réduisent les chances d'une baisse des taux au début 2007 et font monter le dollar et baisser les marchés obligataires à Wall street.

"C'est une statistique très vigoureuse qui est tout à fait négative pour le marché obligataire dans la mesure où les gens commencent à réévaluer la possibilité d'une nouvelle hausse des taux de la Fed" estime d'ailleurs Ken Wattret, économiste chez BNP Paribas à Londres.

"Nous avons une meilleure trajectoire pour le marché du travail en fin d'année. Le travail temporaire a été assez élevé, ce qui est une bonne nouvelle pour la suite" commente pour sa part Richard Dekaser, chef économiste au National city Corps à Cleveland (Ohio). "Les chiffres donnent dans l'ensemble l'image d'un marché du travail assez robuste et qui aborde 2007 sans ralentir" a-t-il ajouté.

Pour Brian Dolan, directeur de la recherche sur les changes à Forex.com, "ces chiffres sont solides sur tous les plans. Le salaire horaire a progressé de 0,5% sur un mois et de 4,2% sur un an et cela contribue aussi à l'humeur consommatrice des salariés". Bref, l'économie américaine reste en pleine forme sans pour autant donner de signe de surchauffe inflationniste.