E.ON, Acciona et Enel trouvent un accord sur le partage d'Endesa

Selon les termes d'un accord surprise révélé lundi soir, l'espagnol Acciona et l'italien Enel vont pouvoir lancer leur offre sur l'espagnol Endesa. En échange, l'allemand E.ON recevra pour 10 milliards d'euros d'actifs. Un "Yalta" qui met un terme à dix-huit mois de violents affrontements qui ont déchiré l'Europe de l'énergie.

La bataille acharnée de ces deniers jours, voyant le groupe allemand E.ON d'une part, l'espagnol Acciona et l'italien Enel d'autre part, multiplier déclarations incendiaires et procédures judiciaires les uns contre les autres, dissimulait apparemment des négociations secrètes. Lundi soir, de façon complètement inattendue, les trois groupes, qui s'affrontaient pour prendre le contrôle du groupe espagnol d'électricité Endesa, ont annnoncé la signature d'un accord qui devrait régler définitivement le sort de ce dernier.

Selon les termes de l'annonce, E.ON, qui avait été le premier à passer à l'offensive sur Endesa, va finalement laisser le champ libre à ses adversaires. Pour la forme, il attendra la fin de son OPA en cours, dans quelques jours. Mais celle-ci, d'un montant de 42,3 milliards d'euros, n'a plus aucune chance de réussir, le camp adverse s'étant assuré tout près de 50% du capital.

Dès l'échec de l'offre d'E.ON constaté, le tandem Acciona-Enel pourra lancer librebrement sa propre offre. Alors qu'E.ON proposait 40 euros par action, ses rivaux se sont engagés à offrir au moins 41 euros.

En échange de son abandon, E.ON a obtenu de ses adversaires de récupérer différents actifs. Le groupe allemand devrait pouvoir acquérir des activités situées en France, en Italie, en Pologne, en Turquie et bien sûr en Espagne, dont, dans ce dernier pays, l'opérateur Viesgo, actuellement filiale d'Enel. Le total des actifs récupérés par E.ON devrait s'élever aux environs de 10 milliards d'euros.

Cet accord surprise va permettre de mettre un terme à une saga qui dure depuis dix-huit mois et menaçait de traîner encore au moins six mois. Sans compter les procédures judiciaires en cours engagées par tous les protagonistes, devant des juridictions situées dans plusieurs pays... Dans le cadre de l'accord qui vient d'être signé, ces procédures vont bien sûr être abandonnées.

Cela ne devrait pas pour autant mettre un terme aux poursuites engagées danns un autre domaine: celles lancées par la Commission européenne contre le gouvernement espagnol. Bruxelles estime en effet que Madrid, tout à son désir de préserver le caractère espagnol d'Endesa, a fait part d'une partialité éhontée contre E.ON.

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