Pouvoir d'achat : persistance des inégalités en France

Elles se réduisaient depuis les années 70. Mais, depuis 2002, le taux de pauvreté et les écarts de revenus se stabilisent et l'inégalité de patrimoine s'accroît entre les riches et les pauvres depuis 1997, selon la dernière étude de l'Insee.

Est-ce un arrêt momentané ou la fin d'une évolution trentenaire ? La réduction des inégalités de revenus et de pauvreté, entamée depuis le début de la décennie 70, est stoppée depuis la fin des années 90, indique une étude de l'Insee, publiée ce jeudi 15 novembre dans l'ouvrage "France, portrait social". L'institut de la statistique s'appuie sur plusieurs indicateurs pour appuyer cette affirmation.

La pauvreté, qui se réduisait année après année depuis 1970, se stabilise depuis l'orée des années 2000. Le taux de pauvreté, c'est à dire le nombre de personnes disposant de 50% du revenu médian, s'élevait à 12% en 1970. Il est tombé à 6% en 2002 et se fixe à 6,3% en 2005. Cette année, l'Insee dénombre 3,7 millions de pauvres disposant de 681 euros par mois et par personne seule pour vivre.

D'autre part, "les inégalités de niveau de vie ont peu évolué" entre 2002 et 2005, note l'Insee. L'Institut observe une stagnation du revenu salarial moyen en euros constants, conséquence de la baisse du nombre moyen de jours rémunérés sur l'année. Dans le même temps, le pouvoir d'achat global a progressé de 2,6% en 2004, de 1,7% en 2005 et de 2,3% en 2006. Bilan: en 2005, les 10% d'individus les plus modestes disposaient d'un niveau de vie inférieur à 780 euros mensuels, tandis que les 10% de la population aux plus hauts revenus bénéficiaient de revenus supérieur à 2.450 euros.

Enfin, ce sont surtout les inégalités de patrimoine qui se creusent, note l'étude. Entre 1997 et 2003, le patrimoine des 10% les plus riches a progressé de 40%. Il a stagné pour les 10% les plus modestes. En 2003, ce patrimoine est supérieur à 450.000 euros pour les premiers et inférieur à 2.110 euros pour les derniers.

L'Insee souligne que seul le système de redistribution permet de corriger les inégalités. Les dispositifs en place augmentent de 40% les revenus des 20% les plus modestes en réduisant de 22% le niveau de vie des 20% les plus riches. Or, ces mécanismes redistributifs, qui ont fonctionné à plein régime depuis 1970, s'essoufflent, avec notamment la baisse des impôts.

Recomposition des patrimoines entre 1997 et 2003
L'Insee note une forte recomposition des patrimoines avec la hausse de 86% du patrimoine immobilier et de seulement 35% pour le patrimoine financier. Dans ce dernier portefeuille, la part de l'assurance-vie s'est accrue passant de 31,6% en 1997 à 39,8% en 2003, au détriment des autres produits d'épargne. Le patrimoine des ménages a progressé de 64% entre 1997 et 2003 pour atteindre cette année plus de 6.000 milliards d'euros.

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