Le Festival de Cannes s'ouvre sur un air de blues

Road movie sentimental et musical de Wong Kar Wai, "My Blueberry Nights" fait l'ouverture du Festival de Cannes. Un film léger à l'image d'un 60ème anniversaire très festif.

Des vedettes américaines, un réalisateur adulé du grand public comme des cinéphiles, une histoire sentimentale située aux Etats-Unis, une bande-son jazzy.... "My Blueberry Nights" a tout ce qu'il faut pour faire l'ouverture du 60ème festival de Cannes. Une édition qui s'annonce très glamour avec une flopée de stars attendues sur les marches et une américanisation très nette de la sélection qui voit cinq films made in USA concourir pour la palme d'or parmi les vingt-deux sélectionnés.

Symbole de ce cosmopolitisme, la maîtresse de cérémonie, Diane Kruger, qui officie à l'ouverture et à la clôture, le dimanche 27 mai. En l'espace de quelques années, l'ex-petit rat de l'opéra née en Allemagne s'est métamorphosée en star des plus "bankables", enchaînant les rôles à Hollywood avec Brad Pitt ou Nicolas Cage.

Diane Kruger est aussi la vedette du dîner d'ouverture offert par Gilles Jacob, le président du Festival, dîner qui suit la projection du film et qui réunit le gotha du cinéma mondial en grand habit de cérémonie. Après quoi, tout ce beau monde va se lâcher à la fête donnée au Canet par Canal Plus, producteur du film de Wong Kar Wai.

Beaucoup de monde est attendu sur la Croisette ce week-end de l'Ascension. Avec une question sur toutes les lèvres: le nouveau président de la République, à peine bouclé son gouvernement, viendra-t-il honorer de sa présence le 60ème anniversaire du plus grand festival du monde? Jacques Chirac l'avait fait pour le cinquantenaire et reste, à ce jour, le seul président à avoir monté les marches.

Pour en revenir au cinéma, qui est - faut-il le rappeler - la raison d'être du Festival, "My Blueberry Nights", premier film que les 4.000 journalistes accrédités à Cannes avaient à se mettre sous la dent mercredi matin, et huitième de Wong Kar Wai, se révèle nettement plus commercial que ses précédents.

Mais il ne suffit pas de faire tourner pour la première fois la prodige du jazz Norah Jones pour faire un bon film. Ni Norah Jones, actrice honnête sans plus, ni son partenaire Jude Law ne parviennent à faire croire à cette bluette convenue. Surtout, ces acteurs n'ont ni la grâce, ni le charisme, ni l'élégance des comédiens fétiches du réalisateur de Hong Kong, Gong Li, Maggie Cheung et Tony Leung. Hyper sophistiqué, truffé d'effets de caméra souvent gratuits, le film vaut surtout pour sa bande son signée Ry Cooder.

Il n'empêche, les organisateurs ont dérogé à la règle en vigueur à Cannes voulant que le film d'ouverture (et celui de clôture) n'est pas en compétition. "My Blueberry Nights" l'est bel est bien et on n'y voit d'autre explication que le fait que Wong Kai Wai est un des leurs chouchous et qu'ils passent sur tous ses travers - notamment ses retards légendaires - pour lui faire les honneurs de la Croisette.

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