Siemens paie cher pour ne pas faire avorter sa co-entreprise avec Nokia

Au lieu des 1,6 milliard d'euros d'actifs initialement prévus, Siemens va finalement apporter 50% de plus que Nokia dans Nokia Siemens Networks. Le nouvel équipementier démarre au 1er avril.

Le démarrage de Nokia Siemens Networks, la nouvelle entité issue de la fusion des activités d'infrastructures de téléphonie de Nokia et Siemens, aura été plus laborieux que prévu. Non seulement celle-ci a pris du retard suite à l'enquête pour corruption qui entache la division Com de Siemens depuis l'automne. Mais Siemens a surtout été obligé de faire de nouvelles concessions puisque le groupe allemand apporte finalement des actifs à hauteur de 2,4 milliards d'euros alors que Nokia ne contribue que pour 1,7 milliard à la nouvelle entité.

Ce dernier en obtient pourtant la direction opérationnelle, même si officiellement il s'agit d'une société commune 50-50. Il occupera également quatre des sept sièges du conseil d'administration.

En annonçant leur projet de mariage l'été dernier, les deux groupes visaient une contribution de 1,6 milliard, similaire pour chaque partenaire, bien que la division télécoms de Siemens pèse 9,2 milliards d'euros contre 6,6 milliards pour Nokia.

Autant dire que Siemens n'est pas gagnant dans l'affaire. Nokia a exigé de surcroît des garanties pour que toutes les charges qui pourraient retomber sur la nouvelle structure suite à cette affaire soient entièrement portées par Siemens.

Les analystes estiment toutefois qu'il s'agit d'un dénouement positif pour le groupe allemand, compte tenu de ses problèmes de corruption qui ont fait courir le risque d'un échec du projet. Siemens s'allège enfin d'une division qui lui a coûté cher ces dernières années et qui semblait promise à un avenir sombre.

Reste à voir quelles conséquences l'effort supplémentaire auquel il a été contraint va avoir dans son bilan. Le groupe refuse pour l'instant d'en dire plus. Il devrait donner des détails en publiant les résultats des six premiers mois de son exercice le 26 avril.

Comme Alcatel-Lucent, le nouveau numéro deux mondial des réseaux mobiles et troisième pour les infrastructures de téléphonie fixe qui va démarrer son activité au 1er avril, va encore devoir passer par une période douloureuse puisqu'il a prévu de supprimer d'ici à quatre ans au plus tard jusqu'à 9.000 de ses 60.000 emplois. Une opération qui doit lui permettre de réduire ses coûts de 1,5 milliard d'euros par an. 40% des synergies seront réalisées dans la recherche et développement.

Certains experts n'excluent pas que la restructuration soit plus radicale encore, et qu'elle touche au final jusqu'à 30% des effectifs actuels, soit jusqu'à 18.000 personnes. Avec 37.000 actifs qu'il amène dans la nouvelle société, Siemens risque d'être plus touché que son partenaire finlandais.

Le nouvel équipementier, dont le siège est basé à Helsinki, va réaliser quelque 16 milliards de chiffre d'affaires. Il revendique 600 clients dans le monde, dont 300 dans la téléphonie fixe et autant dans le mobile.

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