Après Bouygues et Alstom, EDF s'intéresse à Areva

Le producteur d'électricité annonce qu'il suivra de près une éventuelle ouverture du capital du champion français du nucléaire. Le dossier pourrait aussi intéresser Total.

L'Elysée a beau répéter que l'ouverture du capital du groupe public Areva, champion mondial du nucléaire, n'est pas à l'ordre du jour, le fait qu'il ait annoncé l'ouverture d'une réflexion sur la filière nucléaire française et qu'il se soit doté de deux conseils pour cela, selon Les Echos, à savoir la banque HSBC et le cabinet de conseil McKinsey, nourrit toutes les spéculations.

Hypothèse la plus avancée - qui a dopé les titres concernés sur les marchés -, un rapprochement entre Alstom et Areva sous l'égide de Bouygues, actionnaire à 25% du premier et désireux depuis longtemps de nouer des liens avec le second. Reste un problème de taille: que faire de l'allemand Siemens qui détient 34% d'Areva NP, la branche réacteurs nucléaires (ex Framatome)?

Autre problème moins grave: que deviendrait le pôle Transport d'Alstom qui fabrique les TGV notamment? Certes, il pourrait intéresser Siemens et servir de monnaie d'échange mais on voit mal Nicolas Sarkozy - d'ailleurs très proche de Martin Bouygues - laisser le TGV partir entre des mains étrangères, fussent-elles allemandes. Et Bouygues serait fort intéressé à garder dans son giron un produit industriel aussi connu que le train à grande vitesse français. Surtout à l'heure du tout écologique, trains et tramways étant des solutions de transport particulièrement respectueuses de l'environnement.

Mais il n'y a pas que le tandem Bouygues-Alstom qui lorgne Areva. EDF se met aussi sur les rangs ce jeudi matin. Son PDG Pierre Gadonneix indique dans Le Figaro que son groupe sera "attentif" à une éventuelle évolution du capital du groupe nucléaire public. "Dans l'hypothèse d'une éventuelle évolution du capital d'Areva, je serais bien sûr attentif à la prise en considération des intérêts à long terme d'EDF liés au cycle du combustible" nucléaire, déclare Pierre Gadonneix, soulignant les relations "anciennes et étroites" entre les deux groupes.

Un EDF décidément très gourmand puisqu'il estime à propo de la fusion entre Gaz de France et Suez qu'elle pourrait lui offrir des "opportunités" d'acquisitions en Belgique. "GDF Suez, essentiellement présent sur les marchés français et belges, devra céder au titre des contreparties exigées par la Commission européenne, certains actifs en Belgique, ce qui peut nous donner des opportunités", explique-t-il

L'avenir d'Areva pourrait aussi intéresser un groupe comme Total. Le nouveau patron du géant pétrolier français, Christophe de Margerie, a indiqué à plusieurs reprises qu'avec le risque de raréfaction de la ressource pétrolière dans les prochaines décennies, le développement de son groupe dans le nucléaire serait une hypothèse intéressante.

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