Le ralentissement de l'inflation n'est pas encore chose acquise aux Etats-Unis, même si c'est l'issue la plus probable, ont estimé les responsables de la banque centrale (Fed) lors de leur réunion des 30 et 31 janvier dont le compte-rendu a été publié mercredi. "Les derniers indicateurs suggèrent une certaine amélioration de l'inflation de base, et l'issue la plus probable est qu'une baisse graduelle va se poursuivre", soulignent les minutes. "Cependant, les participants n'ont pas estimé qu'une inflexion à la baisse de l'inflation de base était définitivement établie", ajoute le texte.

La banque centrale avait laissé son principal taux directeur inchangé à 5,25% à l'issue de cette réunion. La baisse des prix de l'énergie, des prix à l'importation et du coût du logement devraient "contribuer à ralentir l'inflation dans les mois à venir", mais "les effets de certains de ces facteurs pourraient s'avérer temporaires", ont estimé les responsables du comité de politique monétaire (FOMC).

Ce qui déterminera vraiment des progrès persistants, ce sont des "facteurs plus durables" comme les pressions sur le marché du travail et sur l'appareil productif, ainsi que les attentes d'inflation, selon le texte. Notamment, "la possibilité d'une hausse plus rapide des coûts du travail du fait des tensions sur le marché de l'emploi a été vue comme un risque pour l'inflation", estiment les minutes. Certaines entreprises ont du mal à recruter même pour des employés peu qualifiés et selon l'un des membres du FOMC, "la faiblesse de la croissance de l'emploi dans l'industrie provient peut-être de difficultés à embaucher plus que d'une faiblesse de la demande".

Ces minutes sont publiées peu après l'annonce d'une hausse plus forte que prévu des prix à la consommation en janvier (+0,2% et +0,3% pour l'indice de base qui exclut l'alimentation et l'énergie). Il est probable que l'inflation de base va s'affaiblir comme prévu mais "les participants ont souligné que si l'inflation ne parvenait pas à se modérer comme prévu, cela pourrait affecter la performance à long terme de l'économie", note la banque centrale.

Ce risque sur l'inflation est "l'inquiétude prédominante", ont estimé les responsables, dans des termes similaires à ceux employés par le président de la Fed Ben Bernanke lors de son allocution au Congrès la semaine dernière.
C'est pourquoi "tous les membres sont tombés d'accord pour que le communiqué continue de souligner la persistance de certaines risques d'inflation et la possibilité d'un nouveau resserrement monétaire", ajoutent les minutes.