"Gypsy Caravan", voyage musical au coeur du monde tzigane

Le film documentaire "Gypsy Caravan", tourné avec sensibilité par Jasmine Dellal, est un émouvant voyage musical et culturel au coeur du monde tzigane. Avec les artistes Maharaja, Esma Redzepova, Fanfare Ciocarlia, Taraf de Haïdouks et Antonio El Pipa.

"Gypsy Caravan" est un aller simple vers la découverte et la tolérance. Retraçant les six semaines d'une tournée magistrale en Amérique du Nord d'une troupe regroupant cinq groupes musicaux tziganes mondialement connus, "Gypsy Caravan" réussit son pari: emmener le spectateur à la découverte d'une culture et d'un peuple, à travers le langage commun qu'est la musique.

Pour réaliser ce film documentaire, la réalisatrice Jasmine Dellal, qui s'était déjà illustrée avec le film "American Gypsy", a en effet suivi la tournée de la troupe d'artistes, musiciens et danseurs tziganes, pour des spectacles auxquels plus de 100.000 personnes ont assisté.

Cette tournée a réuni des artistes issus des différentes origines tziganes, dont les racines se trouvent au fin fond de l'Inde. Ainsi, la troupe indienne Maharaja, la macédonienne Esma Redzepova, les roumains de Fanfare Ciocarlia et Taraf de Haïdouks, et le danseur espagnol de flamenco Antonio El Pipa.

Tout au long de cette tournée de six semaines aux Etats-Unis, ces cinq groupes tziganes, issus de quatre nations différentes, apprennent ainsi à connaître leurs différences et leurs ressemblances, tant musicales que culturelles.

Mais ces deux mois de travail et de paillettes ne font pas oublier la réalité dont est issu chacun des membres de la "caravane". Car s'ils sont reconnus dans le monde entier pour leur talent, les membres de la Gypsy Caravan sont tous issus de milieu d'une extrême pauvreté. Et chacun se sert de sa notoriété, et surtout du pécule qu'il en retire, pour faire vivre une famille, ou un village...

Le groupe Fanfare Ciocarlia a ainsi fait installer l'électricité dans son village du sud de la Roumanie. Son compatriote, Taraf de Haïdouks, fait vivre tout son village. La Macédonienne Esma Redzepova, la reine des Tziganes, qui a été nominée pour le Prix Nobel de la Paix pour son action pour la reconnaissance de ce peuple, a pour sa part adopté 47 enfants, pauvres ou orphelins. Elle a aussi ouvert une école de musique en Macédoine. Quant aux membres de la troupe Maharaja, ils retrouvent avec humilité la misère de leur quotidien dans leur Rajasthan natal, après chaque tournée.

Emouvant, vrai et subtil, ce documentaire est une généreuse approche de la culture tzigane, dont la musique est le centre névralgique. Omniprésente, la musique les accompagne dès le plus jeune âge, et les suit jusqu'à la mort. Et pour ces artistes issus de la misère, elle est le seul moyen de subsister et de faire vivre leurs proches. Elle est en tout cas porteuse d'espoir, de tolérance et de liberté pour ce peuple qui traîne le fardeau des préjugés et du racisme.

Le film se joue dans un nombre limité de salles, dont l'Archipel à Paris, 17 Bd de Strasbourg, 75010 Paris. Tél: 08 26 02 99 24

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