Duel décisif ce soir entre Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal

A quatre jours du second tour, les deux candidats s'affrontent ce soir à 21h sur TF1 et France 2. Nicolas Sarkozy reste favori, mais le duel est plus serré depuis que Ségolène Royal s'est appropriée une partie des voix centristes.

Pas étonnant, au vu des derniers sondages, que Nicolas Sarkozy minimise l'impact du débat télévisé tant attendu de ce soir, tandis que le PS estime qu'il peut changer la donne. Selon le dernier sondage BVA publié ce mercredi matin, 52% des électeurs français ont l'intention de voter pour Nicolas Sarkozy le 6 mai et 48% pour Ségolène Royal. C'est d'ailleurs sans doute ces résultats au coude à coude qui expliquent les 20 millions de téléspectateurs attendus.

Car la candidate socialiste a vu sa cote monter ces derniers jours après son rapprochement stratégique avec François Bayrou. Selon l'institut BVA, ce sont désormais près de la moitié des 6,8 millions de Français ayant voté pour François Bayrou qui la choisiraient, à 49%, contre 35% qui voteraient pour le candidat de la droite. Les autres voteraient blanc ou s'abstiendraient.

Souhaitant que la candidate socialiste "fasse la démonstration" que son projet est "le plus crédible", François Hollande a estimé sur LCI ce matin que le débat diffusé ce soir sur TF1 et France 2 entre Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy était de nature à changer le résultat de la présidentielle. De son côté, Nicolas Sarkozy minimise l'enjeu du débat. "Chaque moment est décisif mais je ne suis pas de ceux qui dramatisent les enjeux d'un débat à ce point-là", a déclaré le candidat de l'UMP sur France Inter. "Je ne pense pas que les Français choisissent pour cinq ans un président de la République sur la seule impression qu'ils auront d'un débat de deux heures, même si celui-ci, naturellement, est important", a-t-il ajouté.

Arlette Chabot et Patrick Poivre d'Arvor animeront ce duel qui devrait porter sur nombre de sujets, majoritairement économiques (entreprises, fiscalité, retraites, emploi, politique économique, finances publiques...). Sollicités par "La Tribune", les lecteurs ont été nombreux à poser les questions qu'ils souhaiteraient voir abordées ce soir. Alors que Ségolène Royal pourrait revenir sur une critique du bilan économique de la majorité, Nicolas Sarkozy souhaite au contraire ouvrir le débat sur les programmes à mettre en place et insister également sur ses points communs avec François Bayrou.

"Il y a quelque chose qui m'a frappé", a ainsi déclaré le candidat de l'UMP ce matin sur France Inter à propos du grand meeting de sa rivale, mardi au stade Charléty: "A aucun moment Mme Royal n'a dit ce qu'elle voulait faire pour résoudre les problèmes des Français." Nicolas Sarkozy a également évoqué des points communs avec le président de l'UDF, qui a débattu samedi sur BFM TV et RMC avec Ségolène Royal, bien qu'il ait été éliminé au premier tour. "Que dit François Bayrou? Premièrement qu'il faut réduire la dette de la France. Il a raison", a-t-il déclaré. "Quel est le seul candidat qui propose des économies (...)? C'est moi. Mme Royal ne propose aucune piste d'économie." "François Bayrou a fait comme moi le coeur de sa campagne sur le travail", a-t-il ajouté.

De son côté, renforçant encore son élan centriste, la candidate PS a évoqué en début de semaine la possibilité de nommer à Matignon Dominique Strauss-Kahn, qui a tout pour séduire les modérés, de droite ou de gauche. Avant le premier tour, François Bayrou avait d'ailleurs suggéré qu'il pourrait choisir ce social-démocrate comme Premier ministre. Quel que soit le ton ce soir, ce sont les arguments modérés de Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal qui seront en tous cas mis en avant pour séduire les voix de l'UDF.

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