Renault lance un plan de soutien pour les ingénieurs de son Technocentre

Après la vague de suicides dans l'enceinte du Technocentre de Renault, la direction du groupe met en place son "plan d'action pour les Ingénieries", visant à améliorer les conditions de travail chez le constructeur automobile.

Renault a pris la mesure de la crise que traversent les 9.000 employés de son Technocentre de Guyancourt (Yvelines) et a lancé jeudi un plan de soutien aux équipes d'ingénieurs. Au cours des deux dernières années, cinq salariés du pôle ont tenté de mettre fin à leurs jours et un seul en a réchappé. Ces drames sont attribués en partie, par les syndicats, au stress lié à l'augmentation des cadences.

La direction de l'entreprise a donc pris une série de mesures pour "renforcer le management des équipes et améliorer les conditions de vie au travail, mieux planifier la charge de travail et mettre en place les ressources nécessaires", et enfin, "optimiser la gestion des compétences", d'après un communiqué du groupe.

Demandé le 1er mars par le PDG du constructeur Carlos Ghosn, le plan a été adopté jeudi par le conseil exécutif. "L'enjeu est de renforcer la qualité de la relation humaine au coeur des équipes de l'ingénierie et du Technocentre", a insisté Jean-Louis Ricaud, le directeur général adjoint Ingénieries et Qualité.

Le plan vise à développer "le management de proximité au sein des équipes", via la tenue de réunions hebdomadaires dans chaque unité de travail et l'instauration d'une "Journée de l'Equipe" pour favoriser les occasions de dialogue et de soutien entre les collaborateurs.

La mise en place d'un plan de développement très ambitieux, portant sur 26 nouveaux modèles en trois ans, par la direction apporte un gros surcroît de travail. Renault s'est engagé à renforcer la cellule chargée de sa planification et annonce le recrutement de "110 spécialistes de l'automobile" pour renforcer les équipes d'Ingénierie.

Un point important du malaise des salariés de Renault a également été soulevé par un syndicaliste dans le journal Le Monde du 6 mars. Celui-ci y avait évoqué la complexification du travail "par la diversité des produits et des nouvelles technologies utilisées" qui nécessitent "un élargissement rapide des compétences". La direction a semble-t-il pris en compte cette remarque et son plan prévoit une intensification des programmes de formation "pour faire face aux défis de l'entreprise".

Reste à savoir si la réaction de la direction de Renault suffira à rétablir un climat positif au sein du Technocentre. Le syndicaliste qui s'est exprimé, anonymement, dans le Monde fait état de problèmes "structurels" qui pèsent sur l'équilibre psychologique des ingénieurs. Il dénonce "l'énorme pression exercée par la direction générale" et "le processus de décision encore très centralisé" qui "supprime la possibilité "d'amortisseurs"".

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