La banalisation du livret A n'aurait pas d'impact positif sur les banques avant deux ans

La généralisation de la distribution du Livret A, demandée par Bruxelles et envisagée par le gouvernement français, devrait intervenir au cours du premier trimestre 2008. L'ampleur de la hausse du taux du Livret A sera annoncée par la Banque de France le 15 janvier. Les économistes tablent sur un taux de 3,50, 3,75, voire 4% à partir du 1er février.

Les banques, qui vont déjà connaître un exercice 2008 difficile au niveau de leur activité de détail, ne profiteront pas vraiment de la fin du monopole sur le livret A avant deux ans. Selon le courtier Oddo, elles seraient même pénalisées à court terme par le relèvement de son taux d'intérêt. "L'ouverture du produit phare de l'épargne française devrait se faire très progressivement. On ne peut espérer de véritable impact avant deux ans", précise une note de recherche de l'établissement.

L'ampleur de la hausse du taux du Livret A sera annoncée par la Banque de France le 15 janvier. Selon Oddo, elle serait de trois quarts de point, ce qui porterait le taux à 3,75% à partir du 1er février 2008 et pour six mois. Selon les économistes de BNP Paribas, elle pourrait atteindre un point. "D'un point de vue historique, il s'agirait de la plus importante hausse de ce taux depuis 1982", ajoutent-ils.

En cause: la hausse plus importante que prévu de l'inflation française et la poussée des taux du marché monétaire. La formule qui permet de fixer le taux du livret A s'exprime en effet ainsi. Taux du Livret A = (euribor 3 mois + inflation 12 mois)/2 + 0,25. Il est ensuite arrondi au quart de point le plus proche. En moyenne à ce jour, le fixing de l'euribor ressort à 4,897% en décembre.

La généralisation de la distribution du Livret A, demandée par Bruxelles et envisagée par le gouvernement français, devrait intervenir au cours du premier trimestre 2008, a estimé mercredi Michel Camdessus, en charge d'un rapport sur la question - plus tôt il avait évoqué la date buttoir du 11 février. Pour le moment, ce produit est commercialisé exclusivement par la Banque Postale et les Caisses d'épargne.

Au cours d'un bref point de presse cette semaine, la ministre française de l'Economie et des Finances, Christine Lagarde, a indiqué, que les deux établissements bénéficieraient d'une "période de transition" afin que leurs équilibres ne soient pas remis en cause. La ministre a en outre souligné que la Caisse des dépôts et consignations conserverait un "rôle central" dans la collecte de l'épargne au service du financement du logement social.

Produit d'épargne favori des Français - ils sont près de 46 millions à en posséder un - le livret A, qui est totalement défiscalisé, représente un encours de 116,6 milliards d'euros. Ces fonds sont à ce jour centralisés en totalité auprès de la Caisse des dépôts, qui en assure la gestion avec la garantie de l'Etat, et servent à financer le logement social.

La ministre s'est refusée de préciser si cela resterait le cas une fois sa distribution banalisée mais des informations de presse laissent entendre que les banques pourraient à l'avenir en conserver une partie.

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