Révélations du passé

"La Vie aux aguets", neuvième roman du britannique William Boyd, un thriller élégant qui fait le jour sur un épisode méconnu de la seconde guerre mondiale.

Pour son nouveau roman, William Boyd s'est prêté au jeu du récit d'espionnage et revient sur un volet méconnu de la seconde guerre mondiale: les manipulations propagandistes opérées par les services secrets britanniques outre-Atlantique pour pousser les Américains à intervenir en Europe.

Campé dans les années 70, le roman met en scène la très honorable Saly Gillmartin, grand-mère "so British", qui révèle à sa fille être en fait Eva Delectorskaya, émigrée russe, ex-espionne impitoyable. Difficile à prendre au sérieux. Pourtant tout semble bien véridique.

Le récit alterné met en regard la vie trop rangée de la fille à celle, palpitante, qu'a vécue la mère. Chacune des deux histoires entrelacées a son importance mais il faut reconnaître que Boyd excelle surtout dans la partie "espionnage". Son écriture flegmatique nous plonge dans une série d'aventures élégantes aux allures légèrement vieux jeux. On est très loin des polars contemporains à la James Ellroy aux ambiances poisseuses. Ici, les pistolets tirent de vraies balles mais en faisant "Pan ! Pan ! Pan !".

Comme chez Boyd rien ne se résume uniquement à ce qu'il paraît être, "La Vie aux aguets" soulève aussi une belle réflexion sur l'identité et les faux-semblants. Reste que l'ouvrage n'est pas le plus profond de l'écrivain (ce serait sans doute "A livre ouvert") mais sans conteste l'un de ceux qui se lisent avec le plus de plaisir.

"La Vie aux aguets" de William Boyd (Seuil, 352 pages, 23 euros)

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