Sacyr demande l'aide du gouvernement espagnol pour sortir d'Eiffage

L'affaire Sacyr-Eiffage prend un tour politique. Le groupe espagnol voudrait vendre les 33,2% qu'il détient dans l'entreprise française tout en souhaitant que son offre publique d'échange soit annulée et qu'il ne soit pas obligé de lancer une OPA.

Le groupe Sacyr serait-il gêné pour se désengager du dossier Eiffage? Selon deux journaux espagnols, le groupe de BTP ibère aurait demandé au gouvernement espagnol de lui servir d'intermédiaire auprès des autorités françaises pour lui permettre de sortir d'Eiffage. Sacyr veut vendre les 33,2% qu'il détient dans Eiffage et obtenir que l'Autorité des marchés financiers française (AMF) annule l'offre publique d'échange qu'il a lancée sur le groupe de BTP français et ne le force pas à lancer une OPA. Ces démarches n'auraient pour l'instant pas rencontré de succès.

Après plusieurs mois d'affrontements sur une éventuelle offre de Sacyr sur Eiffage, dont le dossier était aux mains des autorités boursières, le groupe de BTP outre-Pyrénéen a finalement annoncé être prêt à sortir du capital de son homologue français. Sacyr Vallehermoso a déclaré ce mercredi être disposé à vendre sa participation de 33,2% et se dit prêt à étudier d'éventuelles offres de rachat.

"Nous sommes disposés à recevoir toute offre", a ainsi indiqué Luis del Rivero, le président de Sacyr. "Nous sommes ouverts à tout type de solution, du type E.ON/Endesa", a-t-il ajouté, en référence à la paix conclue entre les groupes énergétiques Acciona, Enel et E.ON, lorsque ce dernier a laissé les deux premiers prendre le contrôle d'Endesa en échange d'une partie importante des actifs de l'électricien espagnol.

Sacyr contrôle depuis plus d'un an environ 33,2% d'Eiffage, dont il est le premier actionnaire, mais il n'est pas présent au conseil d'administration. Sa montée progressive dans Eiffage a provoqué une bataille juridique, Eiffage voulant le forcer à lancer une offre publique d'achat sur le groupe, alors que l'espagnol propose une offre d'échange.

Par ailleurs, Luis del Rivero a répété que Sacyr n'avait agi de concert avec aucun actionnaire espagnol, comme le pense Eiffage.

La presse espagnole avait déjà laissé filtré ce matin la sortie du capital du groupe espagnol et laissait envisager la fin du conflit. Selon différents journaux, Sacyr serait prêt à céder les 32,2% qu'il détient dans Eiffage à 85 euros par action, un prix jugé élevé. Le titre Eiffage se négocie actuellement aux environs de 78 euros à la Bourse de Paris.

"Les gestionnaires d'Eiffage et les analystes valorisent le groupe de 85 à 90 euros par action, donc celui qui veut acheter, face aux continuelles rumeurs qui disent que nous sommes prêts à vendre, connaît le prix minimum", indiquait alors une source proche de Sacyr citée par le journal Cinco Dias. Aucun acheteur ne se serait présenté pour reprendre la part de Sacyr dans Eiffage, affirmait, de son côté, le quotidien Expansion.

Selon ce quotidien, le groupe espagnol aurait également demandé à l'Autorité des marchés financiers française (AMF) qu'elle retire les accusations sur une éventuelle entente des actionnaires espagnols présents au capital du français, et ne force pas Sacyr à lancer d'OPA au prix de 129 euros par action.

Bond des bénéfices de Sacyr sur neuf mois
Le groupe espagnol a également annoncé ce mercredi avoir enregistré un bénéfice net en hausse de 180% à 735,3 millions d'euros sur les neuf premiers mois de l'année. Mais ce chiffre est inférieur aux prévisions des analystes. Idem pour l'excédent brut d'exploitation (Ebitda) qui a progressé de 13,4% à 838,6 millions. Enfin, le chiffre d'affaires a progressé de 18,9% à 3,916 milliards.

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