L'évolution des comportements d'achat contraint la distribution à s'adapter

Face à des consommateurs devenus pressés et qui dépensent au plus utile, les enseignes de la grande distribution n'ont d'autre choix que de redoubler d'efforts pour fidéliser leurs clients. Le bilan Worldpanel 2006, réalisé par TNS sur la consommation des Français, souligne également la perte de vitesse des magasins de hard discount et l'envol des marques de distributeurs.

Les foyers français font moins leurs courses. C'est ce que révèle l'édition 2006 de l'étude Worldpanel menée par l'institut TNS. Et même si les consommateurs remplissent plus leur panier à chaque passage en caisse, ils ont acheté l'année dernière moins de produits qu'il y a trois ans.

"Aujourd'hui, la contrainte de temps reste très forte", souligne cette enquête annuelle menée auprès de 12.000 foyers. Soucieux d'exploiter au mieux leurs disponibilités, les ménages font donc leurs courses le moins souvent possible, en achetant plus gros, par lots, et en évitant les produits superflus.

Logiquement, les consommateurs ont réduit le nombre d'enseignes de la distribution qu'ils fréquentent passant dans 5,4 d'entre elles contre 5,6 en 2005. De quoi durcir une concurrence déjà féroce entre les différents acteurs du secteur. "Pour les distributeurs, le challenge est donc toujours d'attirer le consommateur le plus souvent possible dans leurs magasins pour mieux les fidéliser", remarque TNS dans son étude. L'enjeu devient également plus critique pour des marques qui se bornent à faire figurer leurs produits dans le panier d'un consommateur de plus en plus rare.

En 2006, "ce sont les hypers et les supermarchés qui ont tiré la consommation vers le haut avec une croissance de 2% en valeur sur les produits de grande consommation", relève TNS. En revanche, selon l'étude, seuls les distributeurs Carrefour, Intermarché et Aldi ont su véritablement tirer leur épingle du jeu en gagnant des parts de marché sur l'année.

Les deux premières enseignes confirment leur redressement en 2006. Carrefour et Intermarché ont ainsi gagné respectivement 0,3 et 0,2 point de part de marché pour atteindre des parts de marché de respectivement 14% et 11,6%. Leclerc a conservé son leadership avec une part de marché de 17,1%. Enrevanche, toujours en difficulté, "le secteur du hard discount subit une perte de clientèle et de chiffre d'affaires", souligne TNS, à l'image de Leader Price, dont la part de marché a reculé de 3,3% en 2005 à 3,1% en 2006.

Du côté des perspectives, l'année 2007 devrait voir se confirmer les tendances observées en 2006, avec une croissance de la consommation, le développement des marques distributeurs et le recul du hard discount. Fait marquant de ce début d'année, "l'arrivée massive des enseignes à la télévision n'a pas encore montré ses effets sur le comportement des foyers français", observe TNS. Des campagnes qui permettent aux enseignes de communiquer sur leurs marques de distributeurs, dans un contexte où le pouvoir d'achat et le prix des produits sont au centre des débats.

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