Branle-bas de combat chez Natixis. La banque, qui vient d'annoncer un plan de sauvetage de sa filiale américaine CIFG, a décidé d'avancer à ce dimanche soir la publication de ses résultats du troisième trimestre, publication qui était programmée pour le jeudi 29 novembre.

Qu'une telle publication de résultats trimestriels intervienne un dimanche est pour le moins inhabituel. Mais cette initiative intervient dans un contexte très particulier. Natixis est en effet rudement secoué par la crise du subprime, ces crédits immobiliers américains à risque dont se détournent les investisseurs depuis cet été.

Il se trouve en effet que Natixis possède une filiale américaine, CIFG, spécialisée dans le rehaussement de crédit. Une activité qui expose très fortement CIFG aux retombées de la crise du subprime.

Hier, un plan de sauvetage de CIFG a donc été annoncé: les deux actionnaires de Natixis, le groupe Banques Populaires d'une part, et les Caisses d'épargne d'autre part, vont racheter CIFG à Natixis. Ce faisant, ils vont recapitaliser la société américaine à hauteur de 1,5 milliard de dollars, de façon à ce qu'elle puisse conserver sa notation Triple A.

Ce faisant, CIFG va donc sortir des comptes de Natixis. C'est une vraie bonne nouvelle pour la banque, dûment saluée par les marchés. Après avoir bondi d'un spectaculaire 15,53% jeudi, le titre gagnait encore plus de 5% ce vendredi matin. Il est vrai qu'après ce rebond, l'action perd encore 35% depuis le début de l'année...

Mais le rachat de CIFG ne fait pas disparaître complètement le problème pour Natixis. Au titre du troisième trimestre, la banque française devra passer 200 millions de dollars de dépréciation au titre de sa filiale américaine. Et Natixis devra encore prendre en charge les comptes de CIFG jusqu'à la fin de l'année. D'autres lourdes provisions pourraient donc intervenir au titre du quatrième trimestre. Autant dire que les annonces de ce dimanche seront scrutées de très près par les marchés financiers.