Le pétrole et l'euro flirtent avec leurs plus hauts

Le Brent de la mer du Nord a franchi mardi soir la barre des 73 dollars le baril pour la première fois depuis août dernier et atteint un nouveau plus haut de dix mois. En Asie, les cours se stabilisent ce mercredi matin. Sur le marché des changes, l'euro s'est rapproché de son record et la livre des plus hauts depuis 26 ans mardi face au dollar

Le Brent de la mer du Nord a franchi mardi la barre des 73 dollars le baril pour la première fois depuis août dernier et atteint un nouveau plus haut de dix mois. Dans les derniers échanges, le Brent - actuellement considéré comme le plus représentatif du marché - était revenu à 72,88 dollars, soit une hausse de 0,34% sur la séance mais un gain cumulé de près de 20% depuis le début de l'année.

Le brut léger américain se négociait pour sa part à plus de 71 dollars le baril (+0,41% à 71,38), soutenu également par des ajustements de position avant la coupure du 4 juillet, fête nationale américaine. Sur les marchés asiatiques ce mercredi, les cours du pétrole se stabilisent mercredi non loin de leurs plus hauts niveaux depuis 10 mois, le Brent, cède 15 cents, soit 0,21%, à 72,78 dollars le baril. Le brut léger américain abandonne 23 cents (-0,32%) à 71,18.Le marché du pétrole est surtout dopé en ce moment par la perspective d'un marché de l'essence de plus en plus tendu, le dernier rapport hebdomadaire sur les stocks américains ayant fait apparaître une chute inattendue des stocks de carburant.

Le prochain rapport est programmé pour jeudi, mercredi étant férié aux États-Unis, et les analystes tablent en moyenne sur une baisse de 700.000 barils des réserves de brut, sur une hausse de 300.000 barils de celles d'essence et sur une augmentation de 200.000 barils des stocks de produits distillés, qui incluent le fioul domestique. Le taux d'utilisation des capacités de raffinage est attendu quant à lui en hausse de 0,9 point de pourcentage.

Sur le marché des changes, l'euro s'est rapproché de son record et la livre des plus hauts depuis 26 ans mardi face au dollar, qui a été tiré vers le bas par des inquiétudes concernant le marché immobilier américain et par la remontée des taux d'intérêt en Europe. En fin de journée, le dollar se ressaisissait un peu, alors que les échanges américains étaient très calmes à la veille d'un jour férié aux Etats-Unis. L'euro s'échangeait 1,3610 dollar, contre 1,3623 dollar lundi. La devise européenne a touché lundi 1,3638 dollar, et est restée mardi à courte distance de ce cours, et donc de son record absolu du 27 avril de 1,3682 dollar.

Dans le même temps, la livre sterling a atteint des niveaux plus vus depuis 1981, culminant à 2,0197 dollars.
La faiblesse du dollar s'explique entre autres par la stagnation attendue du taux directeur de la Réserve fédérale américaine, établi à 5,25% depuis un an. La prolongation du statu quo devrait voir le différentiel de rendement entre le dollar et les devises concurrentes continuer d'évoluer en défaveur du billet vert.

La Banque centrale européenne (BCE) a relevé son taux directeur à huit reprises depuis décembre 2005, le portant à 4%. Si, comme les marchés s'y attendent, celui-ci atteint 4,50% fin 2007, l'écart de rendement favorable au dollar ne sera plus que de 0,75 point de pourcentage, contre 2,25 en décembre 2005. Le resserrement de cet écart rend les investissements en dollars relativement moins avantageux, et détournent partiellement les investisseurs du billet vert.

"Le dollar devrait continuer à baisser progressivement sur 2007 et peut-être même sur 2008, jusqu'à ce que les principales banques centrales étrangères cessent finalement d'augmenter leurs taux d'intérêt", souligne Patrick Fearon, analyste d'AG Edwards, cité par l'Agence France Presse (AFP). Investir aux Etats-Unis est d'autant moins recherché que les économistes observent avec inquiétude le retournement du marché immobilier dans le pays, mis en lumière par la crise des prêts hypothécaires à risque. Ils craignent une crise généralisée du crédit, inquiétante dans un pays massivement financé par l'étranger.

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