Vivendi, maison-mère de Canal Plus, exige plus que jamais de voir baisser la facture des droits du foot

Le PDG du groupe de médias, propriétaire de Canal Plus, a réaffirmé ce jeudi qu'il ne paierait pas autant qu'avant pour la retransmission audiovisuelle des matches de foot de la Ligue 1. Alors que l'appel d'offres est en cours de constitution, la Ligue professionnelle de football cherche de son côté à attirer d'autres candidats que la chaîne cryptée.

Canal Plus ne veut plus payer autant pour le foot. Le PDG de sa maison mère, le groupe de médias Vivendi, l'a réaffirmé haut et fort ce jeudi, à l'occasion d'une conférence organisée par Morgan Stanley à Barcelone. "Nous ne voulons pas payer le même prix que la dernière fois, a-t-il martelé Jean-Bernard Levy. Nous ne paierons certainement pas 600 millions d'euros" par an une nouvelle fois.

600 millions d'euros, c'est la facture annuelle de Canal Plus en achats de droits sportifs pour la retransmission audiovisuelle des matches du championnat de football de la Ligue 1. Soit les trois-quarts des dépenses totales annuelles de la chaîne cryptée en droits sportifs.

Dans sa volonté de réduire sa dépendance vis-à-vis du foot et d'en réduire le coût de retransmission, Canal Plus mène un véritable bras de fer avec la Ligue professionnelle de football (LFP) depuis que se rapproche l'échéance de la remise en jeu de ces droits en vue de la retransmission télévisée de la Ligue 1 à compter de l'été 2008. De fait, le nouvel appel d'offres qui doit être lancé à la fin du mois fait beaucoup de bruit dans le landerneau.

D'un côté, Canal Plus, confronté à une diminution de l'audience du football d'un tiers, veut diversifier son offre de contenus sportifs et surtout en réduire la facture. Cette dernière s'est montée en tout à 1,8 milliard d'euros pour les trois dernières années. En 2004, Canal Plus avait alors gagné les quatre lots de retransmission contre TPS (Télévision par Satellite). Ayant fusionné avec TPS en 2006, la chaîne à péage espère être aujourd'hui en position de force pour négocier un rabais.

Mais la LFP ne l'entend pas de cette oreille. Pour son nouvel appel d'offres, elle compte attirer le plus de candidats possibles. Objectif : ne pas se retrouver seule face à Canal Plus et être obliger de baisser le montant des droits. Plusieurs pistes sont à l'étude. La Ligue a déjà obtenu du conseil de la concurrence un avis favorable pour l'allongement de trois à quatre ans des droits, allongement contesté par Canal Plus qui craint un alourdissement de ses engagements financiers.

La Ligue envisage par ailleurs une modification des horaires des matches et un morcellement des lots ce qui ferait baisser leur coûts et ouvrirait ainsi la porte à de nouveaux prétendants. La LFP voudrait de fait faire entrer dans le jeu les opérateurs de télécoms, les fournisseurs d'accès à Internet ou les services de paiement à la séance. Les chaînes hertziennes et numériques terrestre gratuites pourraient aussi se porter candidates sur certains lots. Nombre de scénarios qui alimentent une grande partie de poker menteur.

Vivendi retarde ses plans d'investissement en Allemagne et en Espagne mais se approche de l'Arabie saoudite
Lors de cette même conférence, Jean-Bernard Levy a déclaré ne plus vouloir investir dans des entreprises de télévision comme Paris Premiere en Allemagne, ou la télévision payante Sogecable en Espagne, estimant leur prix trop élévé pour l'instant. Nénamoins, il ne s'interdit pas de repenser au dossier ultérieurement. M. Levy a par ailleurs annoncé être sur le point de prendre une participation minoritaire dans Oger Telecom, filiale du saoudien Saudi Oger.

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