Il n'y aura pas de Bild français. Le groupe de presse allemand Axel Springer a annoncé ce jeudi qu'il abandonnait son projet de quotidien en France. "Malgré de très bons résultats obtenus à tous les tests qualitatifs et quantitatifs des numéros zéros, le groupe a décidé de renoncer à ce lancement en France", explique un communiqué du groupe. Celui-ci comptait investir 120 millions d'euros sur trois ans pour lancer et implanter un grand quotidien populaire, vendus 50 centimes d'euros. Axel Springer visait une diffusion comprise entre 500.000 à 800.000 exemplaires.

Pour atteindre son objectif, le groupe de presse allemand souhaitait obtenir 10.000 points de ventes supplémentaires par rapport aux 29.300 du réseau des Nouvelles Messageries de la Presse Parisienne (NMPP). "Les incertitudes en matière de distribution, la situation actuelle des outils de production d'un quotidien tant sur le plan industriel que social ne nous permettent pas d'obtenir la visibilité dont une société cotée a besoin pour un investissement de cette importance", précise le communiqué.

Le groupe Axel Springer privilégie désormais un renforcement de sa position sur Internet, à l'image du récent rachat de 41,4% des parts du portail féminin leader en Europe, auFeminin.com, et le lancement d'une offre publique d'achat sur le solde du capital. D'autres acquisitions de sites Internet français pourraient également intervenir dans les prochains mois.

Créé en 1952, le quotidien populaire Bild est le journal le plus vendu en Europe avec 3,6 millions d'exemplaires par jour en Allemagne. En 2005, le groupe avait lancé une version polonaise de son titre, qui s'est vite imposée comme le premier quotidien du pays. Pas étonnant alors que le projet de création d'un Bild en France commençait à inquiéter. A commencer par le groupe Amaury, éditeur du Parisien - Aujourd'hui en France, qui a récemment lancé un projet "Kill Bild ". Le Monde réfléchit de son côté au lancement d'un "Monde Compact", également à bas prix.