Jusqu'ici épargné par la justice, l'ancien patron de Siemens, Heinrich von Pierer, risque de faire l'objet d'une enquête du Parquet de Francfort dans le cadre des affaires de corruption qui entachent la réputation du conglomérat allemand.

Selon une porte-parole du Parquet de Francfort, citée par le quotidien allemand Die Welt, l'institution a ainsi indiqué qu'elle examinait l'ouverture d'une enquête pour abus de confiance contre Heinrich von Pierer.

L'enquête concernerait le versement en 2004 d'une indemnité de 1,7 million d'euros à Andreas Kley, ancien cadre du groupe qui était depuis 2003 sous le coup d'une enquête pour corruption, et qui était passé aux aveux, rappelle Die Welt. Cet ancien dirigeant de la division énergie de Siemens avait ensuite été condamné, le 14 mai dernier, à deux ans de prison avec sursis pour corruption.

Or, le fait qu'Heinrich von Pierer, alors patron du groupe, ait donné son accord à ce versement, malgré la situation, et qu'il n'ait jamais tenté de récupérer la somme, pourrait avoir porté atteinte aux intérêts de Siemens.

Siemens pour sa part se défend d'avoir enfreint la règle. Un porte-parole de Siemens cité par Die Welt a confirmé qu'Andreas Kley n'avait touché que ce qui était prévu par son contrat, sans parachute doré.

Reste que cette menace d'enquête pèse sur Heinrich von Pierer, qui a dirigé Siemens de 1992 à 2005. Ayant ensuite pris la présidence du conseil de surveillance, il a dû quitter ses fonctions fin avril 2007, à cause des scandales de corruption, qui comprennent entre autres le versement de centaines de millions d'euros pour s'assurer des contrats de télécommunications.