Une semaine marquée par le rachat de Neuf Cegetel par SFR, les rebondissements autour d'Alitalia et les cessions d'actifs d'Airbus

A la une de l'actualité cette semaine, la décision de SFR de prendre le contrôle total de Neuf Cegetel. L'intervention des banques centrales pour restaurer la confiance sur les marchés financiers, le décision du gouvernement italien sur Alitalia qui ne vient toujours pas, les nouvelles modalités du rachat des jours de RTT proposées par les députés et la concrétisation du plan de désinvestissement d'EADS ont aussi alimenté les débats.

Alors que le marché de la téléphonie mobile se stabilise, la filiale de Vivendi et de l'anglais Vodafone mise sur la convergence avec la téléphonie fixe.

SFR PREND LE CONTROLE DE NEUF CEGETEL

Louis Dreyfus va céder à SFR sa participation de 29,5% dans Neuf Cegetel. Vivendi, qui détient 56% du capital du 2e opérateur français de téléphonie mobile, a annoncé cet accord jeudi. SFR, déjà actionnaire de Neuf Cegetel à hauteur de 40,5%, devra débourser près de 2 milliards d'euros pour racheter les titres de Louis Dreyfus (soit 34,50 euros par action). La filiale de Vivendi devra ensuite lancer une offre publique d'achat (OPA) sur le reste du capital de Neuf Cegetel (comme l'impose la réglementation financière). L'opération, qui attend la validation des autorités de la concurrence, devrait coûter en tout 4,5 milliards d'euros au groupe de médias et de téléphonie.

Avec le rachat de Neuf Cegetel (opérateur alternatif de téléphonie fixe et fournisseur d'accès à Internet), Franck Esser, le patron de SFR compte créer un "vrai challenger" pour Orange. La filiale de France Télécom, en pointe dans la convergence téléphonie fixe-mobile, domine en effet le marché.

SFR entend aussi se prémunir contre une montée en puissance de Free (groupe Iliad). Le fournisseur d'accès à Internet pourrait bientôt devenir un opérateur de téléphonie mobile. Free est candidat à la quatrième licence UMTS dont les modalités d'attribution devraient être assouplies par le gouvernement.

LES BANQUES CENTRALES TENTENT DE RETABLIR LA CONFIANCE SUR LES MARCHES AFFECTES PAR LA CRISE DU SUBPRIME

La Banque centrale européenne a mis à la disposition des établissements financiers mardi des liquidités à un taux inférieur à ceux du marché. En tout, l'institution monétaire de la zone euro a prêté 348,6 milliards d'euros. Cette initiative s'est traduite par une baisse des taux tirés vers le haut depuis la crise des subprimes. La Fed, la Banque d'Angleterre et les autres banques centrales déterminées à agir de concert ont lancé des opérations similaires sur leurs marchés domestiques.

Cependant, ces manoeuvres n'ont pas suffi à restaurer la confiance dans le secteur financier. Les banques ont publié des résultats qui ont entretenu l'inquiétude.

Morgan Stanley a présenté mercredi une perte de 3,58 milliards de dollars pour le 4e trimestre. La banque d'investissement américaine a dû provisionner 9,4 milliards de dollars à cause de la dépréciation de ses actifs. Morgan Stanley a donc appelé à son secours la China Investment Corp. Le fonds souverain chinois va renflouer la banque à hauteur de 5 milliards de dollars en échange d'une prise de participation. Bear Stearns, très affectée par la crise des crédits immobilier à risque, a annoncé quant à elle mercredi la première perte de son histoire. Son résultat du 4e trimestre est déficitaire de 854 millions de dollars. Seul Goldman Sachs a su éviter la crise et affiche même des résultats financiers records au titre de son exercice 2007 avec un résultat net de 3,22 milliards de dollars sur le seul quatrième trimestre clos au 30 novembre, et de 11,6 milliards sur l'ensemble de l'exercice. En France, c'est le Crédit Agricole qui annoncé des provisions supplémentaires face à cette crise du crédit avec un impact de 1,6 milliard d'euros après impôt sur ses résultats et des pertes annuelles pour Calyon, sa filiale de banque de financement et d''investissement.



LE GOUVERNEMENT ITALIEN PROLONGE LE SUSPENS AUTOUR D'ALITALIA

Après avoir reporté deux fois sa décision, le conseil d'administration de la compagnie aérienne publique italienne devait se prononcer vendredi sur le projet de rachat. Le suspens autour de la reprise d'Alitalia n'est pas levé pour autant. Le gouvernement italien, qui détient 49,9% de la compagnie, a indiqué mercredi avoir besoin de plus de temps pour évaluer les propositions. Il ne tranchera donc qu'à la mi-janvier.
Les deux candidats à la reprise d'Alitalia ont donné quelques détails sur leurs projets. Air France-KLM a proposé un échange d'actions à la compagnie en difficultés financières. Cette opération et les investissements qui suivraient seront financés par une augmentation de capital de au moins 750 millions d'euros. Le groupe franco-néerlandais prévoit aussi de supprimer la plateforme de correspondance de Milan. Air One, l'autre candidat à la reprise d'Alitalia, promet quant à elle de la maintenir ce qui lui vaut le soutien du patronat italien. La deuxième compagnie aérienne italienne n'a pas dévoilé les modalités financières de son offre.


LES SALARIES DE CONTINENTAL VOTENT POUR LE RETOUR A LA SEMAINE DE 40 HEURES

75% des employés de l'usine Continental de Sarreguemines (Moselle) sont favorables au retour aux 40 heures de travail hebdomadaires. C'est ce qui ressort du référendum organisé par le fabricant de pneumatique. La direction de l'usine a soumis à l'approbation de ses salariés le projet "donnant-gagnant". Ce plan, qui prévoit notamment le rachat de 2 à 10 jours de RTT, aboutit à un abandon de la semaine des 35 heures. En compensation, les salariés obtiendront une revalorisation de leurs revenus de 6% et 50 nouvelles embauches.

Ce vote conforte le gouvernement. Le rachat des jours de RTT est en effet une des mesures du projet de loi en faveur du pouvoir d'achat. Les députés, qui examinent le texte depuis mardi, en ont d'ailleurs assoupli les modalités. Si le Sénat approuve ces amendements, les employeurs pourront racheter les RTT de leurs salariés jusqu'au 30 juin 2008 (et non plus jusqu'au 31 décembre prochain, comme initialement prévu).


EADS A TROUVE DES REPRENEURS POUR SIX DES SES SITES INDUSTRIELS

EADS et sa filiale Airbus ont désigné mercredi les entreprises sélectionnées pour la reprise de six de leurs sites industriels. Le français Latécoère a été choisi pour les usines de Méaulte et Saint-Nazaire, le britannique GKN pour le centre de production de Filton (Angleterre) et l'allemand MT Aerospace pour ceux de Varel, Nordenham et Augsbourg (Allemagne). L'américain Spirit Aerosystems a finalement été écarté. Le constructeur aéronautique européen se dessaisit d'une partie de son parc industriel dans le cadre de son plan d'économie Power 8. Seul le repreneur du site allemand de Laupheim n'a pas encore été désigné. Ces cessions devraient rapporter à EADS 1,85 milliard d'euros.

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