Coup de théâtre lors de l'Assemblée générale de Telecom Italia, tenue ce lundi près de Milan. Face aux critiques, le géant américain de la téléphonie AT&T a annoncéqu'il renonçait à prendre le contrôle de l'opérateur téléphonique historique italien. Son partenaire dans l'opération, le mexicain America Movil SAB, lui, espère toujours récupérer une particpation dans la filiale mobile, TIM

Plus tôt dans la journée, les petits actionnaires avaient dénoncé la gestion du groupe et sa vente éventuelle, engagée par le groupe Pirelli désireux de céder la holding Olimpia, qui contrôle le capital de Telecom Italia, à AT&T et Amrica Movil, leur permettant ainsi de ne pas avoir à lancer d'OPA.

Ils ont également dénoncé la cascade de holdings grâce auxquelles Tronchetti Provera, ex-président du groupe et président de Pirelli, contrôle la société avec une mise de fonds de quelques centaines de millions d'euros. "Une simple analyse de bilans montre que la privatisation de Telecom a privé la société de milliards d'euros de recettes et de dizaine de milliers de postes", a encore estimé un actionnaire.

Reste à savoir maintenant ce que va faire, à peine créée via une mégafusion, la grande banque italienne Intesa Sanpaolo qui avait annoncé plus tôt ce lundi par la voix de son administrateur délégué, Corrado Passera, qu'elle envisageait de prendre une participation dans Telecom Italia de manière temporaire.

"Telecom Italia est une société importante avec un potentiel qui n'est pas totalement exploité. Nous pourrions envisager une prise de participation s'il s'agit d'une bonne opération permettant de contribuer au développement de la société", a dit Corrado Passera en présentant le plan de la banque pour la période 2007-09 aux analystes financiers. Mais Intesa SanPaolo paraissait vouloir agir aux côtés d'AT&T...

Tout cela pourrait alimenter les rumeurs qui ressurgissent actuellement sur un éventuel intérêt de l'espagnol Telefonica voire de France Télécom (handicapé toutefois par le niveau élevé de sa dette) pour Telecom Italia.