Le CAC 40, indice phare de la cote parisienne depuis sa naissance le 15 juin 1988, vient de renouer avec le seuil des 6.000 points, au dessus duquel il n'a pas clôturé depuis le 12 décembre 2000. Encore loin de son pic de 6.944,77 points atteint le 4 septembre 2000, le baromètre est stimulé par une vague sans précédent de fusions et acquisitions, qui, il y a une semaine conduisait le Dow Jones au-delà des 13.000 points pour la première fois de son histoire.

Depuis le début de l'année, l'indice des quarante valeurs s'est déjà octroyé près de 8 %. Depuis son plus bas le 13 mars, le rebond est de 13,3%. le marché est donc soutenu par la multiplication des OPA. Le dernier coup d'éclat est à mettre à l'actif de Rupert Murdoch, le magnat australien des médias, qui a mis environ 5 milliards de dollars sur la table mardi pour s'emparer du groupe Dow Jones. Selon Bloomberg, les fusions et acquisitions impliquant des sociétés américaines ont atteint 794 milliards de dollars depuis le début de l'année, soit 51 % de plus que l'an passé. "La vague de fond qu'on observe sur les OPA est bénéfique pour les marchés parce qu'elle montre la sous-évaluation générale des actifs dans une conjoncture qui reste favorable aux actions", souligne Jacques Chahine, stratège chez Factset.

"Le volume des fusions acquisitions tel qu'il est mesuré par notre société soeur Factset MergerStat bat tous les records. En effet, sur le seul mois d'avril, on a enregistré un volume d'OPA de 405 milliards de dollars, dont 94 pour l'opération ABN-Amro. Depuis le début de l'année, on recense un volume de 947 milliards de dollars sur quatre mois, soit 21,5 % que sur la même période de 2006, une année déjà record. Si le rythme de progression actuel se maintient, les fusions et acquisitions pourraient avoisiner les 3.000 milliards de dollars en 2007 dans le monde, soit 10 % de la capitalisation de l'indice MSCI Monde", poursuit-il.

Outre cet emballement, les actions européennes se délectent des bonnes nouvelles en provenance des Etats-Unis. L'indice ISM manufacturier du mois d'avril a agréablement surpris hier. Le baromètre de confiance des directeurs d'achat, annonciateur de l'évolution de la conjoncture, s'est établi à 54,7 %, soit bien au-dessus des attentes des économistes qui ne prévoyaient que 51. Quant aux résultats des entreprises, ils continuent à défier les prévisions pessimistes du début du trimestre. Le dernier consensus établi par le cabinet Thomson Financial pour le S&P 500 s'inscrit désormais en progression de 7,2 %, contre seulement 3,5 % il y a trois semaines.