Alors que le marché spéculait jeudi sur un rachat d'Atos Origin, c'est au tour de Getronics de faire l'objet de rumeur ce vendredi. Selon le journal De Telegraaf, la société néerlandaise de services informatiques se prépare à être vendue, éventuellement à l'opérateur télécoms KPN.

S'appuyant sur des sources proches du groupe, le quotidien néerlandais indique que les banques conseil de Getronics ont incité sa direction à "mettre de l'ordre et faciliter" la vente. Conséquence logique: à la Bourse d'Amsterdam, le titre s'est envolé de 8,5% vendredi matin à 6,74 euros, portant la capitalisation boursière de la SSII à 820 millions d'euros.

L'action avait chuté de 47% l'an dernier en raison des mauvaises performances de la société, pénalisée notamment par les difficultés et des malversations comptables au sein de sa filiale italienne. Celle-ci a été cédée en fin d'année dernière. Le titre KPN est stable.

Selon De Telegraaf, KPN serait intéressé par les seules activités de Getronics au Benelux. Ce qui impliquerait la cession par la SSII de ses opérations en Grande-Bretagne, en Espagne et aux Etats-Unis. Les négociations entre les deux sociétés pourraient être facilitées par le directeur financier de Getronics, un ancien de KPN.

Getronics s'est refusé à tout commentaire tandis que KPN a assuré qu'il n'y avait "rien à signaler". Néanmoins, rappelant que la stratégie de son groupe consistait à élargir son portefeuille d'actifs en intégrant des activités à plus forte valeur ajoutée, le porte-parole de l'opérateur néerlandais a reconnu que "en théorie, il y a des activités de Getronics qui rentrent dans cette catégorie".

Depuis quelques mois, les opérateurs télécoms se renforcent dans les services informatiques, la gestion des réseaux se faisant de plus en plus via des logiciels avec l'émergence de technologies issues d'Internet. France Télécom a ainsi racheté plusieurs SSII l'an dernier, dont le Groupe Silicomp, coté à la Bourse de Paris. Le belge Belgacom a pour sa part repris Telindus. Objectif des opérateurs: développer leur activité auprès des entreprises et bénéficier de relais de croissance alors que le marché du grand public est soumis à une rude concurrence.