Bayrou s'en prend à l'Ena pour se remettre dans la course

Il propose le remplacement de l'Ecole nationale d'administration par une grande école des services publics. En s'attaquant à l'un des symboles de l'élite française, le candidat centriste, en baisse dans les sondages, tente de redonner un souffle à sa campagne.

A chacun sa rupture. François Bayrou, actuellement crédité par les sondages de moins de 20% des voix au premier tour de la présidentielle, est à la recherche d'un nouveau souffle. Pour redonner du panache à sa campagne, le candidat centriste a proposé dimanche la suppression de l'Ecole nationale d'administration (Ena), et son remplacement par "une grande école des services publics".

"C'est un choix qui est un symbole (dans une) société française qui est bloquée, de castes, dans laquelle il est impossible à beaucoup de jeunes de faire leur chemin parce que tous les pouvoirs sont concentrés entre les mêmes mains", a affirmé François Bayrou lors d'un déplacement aux Antilles. Pour prendre la place de ce symbole de l'élite française, il propose la création d'une école qui "s'occupera des services publics de la nation, apprendra aux très hauts responsables à comprendre et saisir ce qui se passe dans le peuple", et non un établissement "dirigé vers des hautes responsabilités dans les entreprises privées", a déclaré François Bayrou.

Le remplacement de l'Ena serait un des volets de la réforme de l'Etat envisagée par François Bayrou en cas de victoire au second tour, et dont il détaillera le contenu mardi. Cette annonce, qui ne figure pas dans le programme du candidat centriste, est une manière pour lui de se remettre dans la course à la présidentielle. François Bayrou est en baisse dans les sondages, et Gilles de Robien, unique ministre UDF dans le gouvernement Villepin, a rallié le candidat UMP. "La campagne est dure, plus dure que je ne l'aurais imaginé", a reconnu François Bayrou.

Pour autant, la suppression de l'ENA est une idée aussi vieille que la classe politique française. Jean-Marie Le Pen, qui n'a de cesse de dénoncer l'establishment au pouvoir en France, en réclame la paternité. Pour sa part Laurent Fabius, passé par l'Ena comme la candidate du PS à la présidentielle, affirme avoir lui-même proposé cette idée "il y a plusieurs années".


La prestigieuse école française s'exporte à l'Est
La Russie a inauguré mercredi sa version de l'Ecole nationale d'administration (Ena), dans l'espoir d'attirer vers la sphère publique certains de ses meilleurs éléments, dans un pays où ils sont plutôt tentés par le monde des affaires. Baptisée Ecole supérieure d'administration publique, cette petite unité est rattachée à la prestigieuse Université de Moscou, mais calquée sur l'école française. L'idée qui sous-tend sa création est de "former des managers du plus haut niveau qui soient en même temps des experts de la chose publique", a expliqué le directeur de l'Ena française, Antoine Durrleman, lors de la cérémonie. "Il n'y a pas d'un côté les entreprises, qui auraient besoin d'excellents professionnels, et d'un autre côté l'administration. L'administration, pour être efficace, a besoin de ces professionnels", a-t-il souligné. Jusqu'ici, aucune formation de ce type n'existait en Russie.

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