Le personnel navigant employé en France par la compagnie aérienne britannique à bas prix EasyJet paiera à partir du mois d'avril ses charges sociales en France, tout en restant sous contrat de travail britannique. Le transporteur paiera également les charges patronales en France pour ces employés.

Cette décision, fruit de négociations entre administrations britannique et française, concernera une centaine de personnes, résidentes en France, sur les 170 personnels navigants employés par EasyJet dans l'Hexagone, certains d'entre eux résidant en Belgique -essentiellement des pilotes. "Notre personnel navigant basé en France reste toutefois sous contrat britannique, et donc soumis au droit du travail britannique", a souligné le porte-parole.

EasyJet emploie sous contrat britannique quelque 130 salariés navigants commerciaux et des pilotes rattachés techniquement à sa base d'Orly. Tous les prestataires au sol à l'escale d'Orly sont des sous-traitants assujettis au droit du travail français.

Les pratiques sociales des compagnies low-cost étrangères en France sont dans le collimateur des autorités françaises et des syndicats, qui y voient une forme de "dumping social". L'affaire avait fait grand bruit fin décembre. Des fonctionnaires de l'Urssaf, de l'inspection du travail et de la gendarmerie avait effectué un contrôle surprise dans les locaux d'EasyJet à Orly. Le lendemain la compagnie aérienne avait été mise en examen en tant que personne morale pour "travail dissimulé".

Un décret français du 23 novembre 2006 soumet désormais les personnels navigants des compagnies étrangères basées en France au droit du travail français. Le Conseil d'Etat a rejeté en janvier le recours en référé d'EasyJet, et doit encore se prononcer sur le fond.

EasyJet qui menaçait de réduire sa présence dans l'Hexagone au cas où elle devrait s'acquitter des charges en France a mis dans de l'eau dans son vin. La compagnie réfléchit au contraire à augmenter son poids dans l'Hexagone, a indiqué à La Tribune, le porte-parole d'EasyJet. "Notre taux de pénétration y est de 16% contre 30% en moyenne en Europe", a-t-il précisé.