Fort recul des titres Telecom Italia et Pirelli après le retrait de l'offre d'AT&T

L'avenir de l'opérateur transalpin est plus que jamais incertain après le retrait de l'offre d'AT&T. Le chef du gouvernement a réitéré ce mardi matin une préférence nationale.

Sale temps en Bourse sur le dossier Telecom Italia. L'annonce, lundi soir, du retrait de l'offre d'AT&T ne fait pas les affaires du groupe Pirelli qui détient Olimpia la holding de contrôle (avec 18% du capital) du grand opérateur téléphonique transalpin. Du coup, ce mardi, le titre Pirelli abandonne 3,90% à 0,87 euro et Telecom Italia céde 3% à 2,31 euros.

Et ce ne sont pas les interventions de la classe politique italienne qui vont apaiser la situation. Ainsi, ce matin, le chef du gouvernement italien, Romano Prodi a déclaré qu'il souhaitait que Telecom Italia reste sous contrôle italien. Ce n'est pas la première fois que Romano Prodi fait ainsi état d'une préférence nationale même si Telecom Italia est désormais une entreprise totalement privée. Il y a quelques semaines déjà, lorsque Pirelli, l'actionnaire principal de Telecom Italia (via sa holding Olimpia) avait annoncé que des discussions étaient ouvertes avec l'opérateur américain ATT et le mexicain America Movil, les dirigeants de l'état italien avaient exprimé leurs craintes de voir le fleuron national des télécoms passer dans des mains étrangères et, qui plus est, non européennes. .

Depuis, la situation s'est encore dégradée même si la "menace" américano-mexicaine semble s'éloigner. Hier soir, en effet, alors que se déroulait l'assemblée générale de Telecom Italia (marquée par une fronde des petits actionnaires et des manifestations de syndicalistes), ATT a annoncé se retirer des discussions tandis que America Movil continue d'étudier le dossier. Par ailleurs, les banques italiennes et notamment Intesa et Mediobanca pourraient également prendre une participation dans Telecom Italia. Enfin la presse italienne évoque une offre conjointe de Roberto Colaninno (propriétaire des scooters Piaggio) et de la Fininvest, de Silvio Berlusconi, pour racheter Olimpia.

Quoiqu'il en soit, cette affaire est un revers pour le président de Pirelli, Mario Tronchetti Provera, déjà très décrié dans son pays pour l'opacité de sa gestion. Alors que Telecom Italia croule sous les dettes, il avait réussi à négocier un accord très généreux avec ATT et America Movil. Et la solution de repli, s'il en trouve une, va mettre du temps à se mettre en place.

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