La partie s'annonce de plus en plus difficile pour E.ON dans sa bataille boursière pour prendre le contrôle d'Endesa. Le groupe de BTP espagnol Acciona aurait refusé de vendre au groupe d'énergie allemand sa part de 21,03% dans le capital du premier électricien espagnol, indique le quotidien ABC dans son édition de vendredi.

De même, selon elEconomista, Caja Madrid a changé son fusil d'épaule. D'abord favorable à l'offre d'E.ON, la banque madrilène ne souhaiterait plus lui vendre ses 9,9% d'Endesa, pour des raisons politiques.

Les élections locales du 27 mai à Madrid viendraient perturber le jeu. En effet, les caisses d'épargne locales sont liées au pouvoir exécutif et Caja Madrid est proche du Parti Populaire (droite), qui dirige la région de Madrid. Selon elEconomista, le PP ne souhaite pas qu'Endesa devienne un enjeu électoral, sachant que le candidat socialiste s'oppose à la vente de la part de Caja Madrid au groupe allemand au nom d'un certain patriotisme industriel.

E.ON, qui a lancé la plus grande OPA de l'histoire du secteur énergétique au prix de 38,75 euros par action (41 milliards d'euros au total) pour emporter Endesa, se retrouve en difficulté depuis l'entrée de l'électricien Enel dans le capital de l'espagnol. Le numéro un italien de l'électricité a fait irruption le 27 février dans le capital d'Endesa. Il possède des options pour 24,9% du capital de ce dernier. Une alliance avec Acciona et le gouvernement espagnol qui, détient 3% d'Endesa, peut faire échouer l'OPA d'E.ON.

Interrogé par l'AFP, Acciona a refusé de commenter "les informations sur d'éventuelles réunions" avec E.ON et leurs conséquences, répétant qu'il n'y avait à ce jour "aucun accord pour vendre la participation" dans Endesa. Ce vendredi midi, l'action Endesa est stable à 38,65 euros à la Bourse de Madrid.