L'euro atteint un record face au dollar

Le marché, méfiant, attend des déclarations du président de la Réserve fédérale américaine. La hausse de l'euro, qui a dépassé 1,37 dollar, est une mauvaise nouvelle pour les exportateurs européens.

L'euro a atteint un record historique face au dollar mardi à la mi-journée, avant un discours attendu du président de la Réserve fédérale américaine (Fed) Ben Bernanke. En grimpant jusqu'à 1,3698 dollar vers 13 heures 20 GMT (15 h 20 à Paris), la devise européenne a dépassé son plus haut historique du 27 avril, à 1,3682 dollar. Il a même dépassé le seuil de 1,37 dollar. Dans le même temps, la livre sterling établit un plus haut depuis 1981 à 2,0231 dollars.

Le marché attendait à 17 heures GMT un discours du président de la Réserve fédérale américaine (Fed), Ben Bernanke, qui fera le point sur l'économie américaine et notamment l'inflation. "C'est peut-être à cause des interrogations que suscite son discours que le dollar faiblit, cela traduit la méfiance des investisseurs", a expliqué
Audrey Childe-Freeman, économiste à la CIBC.

"La Fed pourrait se poser la question de savoir si le marché du travail américain résiste aussi bien que ce que les chiffres laissent croire, ou encore prendre acte du ralentissement de l'inflation de base", estimait cette économiste.
De tels commentaires achèveraient de dissiper l'éventualité d'une dernière hausse des taux aux Etats-Unis, où la Réserve fédérale n'a plus modifié son taux directeur depuis juin 2006, qui s'établit à 5,25%.

Si, en outre, elle ouvrait la voie à un assouplissement monétaire à terme, alors que ni la Banque centrale européenne (BCE), ni la Banque d'Angleterre (BoE) ne semblent en avoir fini avec le resserrement du crédit, la banque centrale américaine affaiblirait encore le dollar. Le billet vert est aussi fragilisé par l'hypothèse de voir les problèmes du marché des prêts hypothécaires à risque ("subprime") faire tache d'huile sur le reste de l'économie, et miner en particulier la consommation ou le secteur financier.

La hausse de l'euro est une mauvaise nouvelle pour les exportateurs européens dont les ventes sont plombées par la hausse de leurs prix pour de simples motifs de changes. Le président français Nicolas Sarkozy s'inquiète régulièrement des effets de l'euro fort sur l'économie européenne en pourfendant la politique de la BCE, à qui il reproche de relever ses taux d'intérêt et d'entretenir ainsi la vigueur de l'euro, au détriment de la croissance. Le CAC 40 cédait d'ailleurs 1,30%, tiré vers le bas par les valeurs exportatrices.

Nombre de dirigeants européens sont cependant loin de partager cette analyse. "Je ne suis pas inquiet par l'euro fort, j'adore l'euro fort", a ainsi déclaré le ministre allemand des Finances, Peer Steinbrück, lors d'une
réunion des ministres de la zone euro à Bruxelles lundi.

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