IBM contraint d'évaluer la souffrance mentale de certains de ses salariés

La direction départementale du travail oblige un établissement d'IBM à rédiger dans les quatre mois une étude exhaustive et détaillée.

La direction d'un site IBM est obligée par la direction départementale du travail d'évaluer la souffrance mentale de ses salariés. "Le chef d'établissement d'IBM de La Gaude est mis en demeure de se conformer aux prescriptions de l'article L230-2 I, II, III du code du travail en procédant à l'évaluation des risques de souffrance mentale existant dans son établissement", ordonne un courrier du 18 septembre signé par le directeur départemental du travail et de l'emploi des Alpes-Maritimes, révélé par l'AFP.

L'étude devra être remise sous quatre mois. Elle devra être "exhaustive et détaillée" et doit évaluer, notamment, la "fixation d'objectifs, notation-évaluation, surcharge de travail, relations sociales, modalités de management, mobilité géographiques et professionnelles".

A l'origine de cette intervention de la direction du travail, une demande syndicale. "Il y a quelques mois, nous avons été missionnés pour enquêter sur une présomption de harcèlement moral concernant un salarié. A partir de ce cas particulier, nous avons détecté qu'il y avait d'autres personnes en danger dans l'entreprise mais la direction a refusé d'établir un état des lieux précis de la souffrance mentale sur le site", explique Marie-Claude Désormière, secrétaire CGT du Comité d'hygiène, sécurité et conditions de travail (CHSCT) de l'établissement qui compte environ 600 salariés.

Le médecin du travail s'était ému de la situation. "J'ai relevé l'existence de nombreuses pathologies liées au stress - type insomnies, troubles musculaires- liées, selon moi, à trois facteurs: le style de management, la surcharge de travail et le système d'évaluation des salariés", explique-t-il. "La direction d'IBM n'a pas donné suite aux solutions précisément recommandées par le médecin, réfutant les raisons étiologiques d'ordre professionnelles avancées par celui-ci", observe la direction du travail.

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