Pertes plus que doublées pour Faurecia

L'équipementier automobile, filiale à 71,33 % du groupe PSA Peugeot-Citroën, affiche pour l'exercice 2006 une perte de 447,9 millions d'euros contre 182,5 millions en 2005. Presque tous les voyants financiers sont au rouge.

L'équipementier automobile français Faurecia, filiale à 71,33 % du groupe PSA Peugeot-Citroën, a dévoilé ce lundi des résultats 2006 en nette dégradation. Alors que son chiffre d'affaires a cru de 0,9% à donnée comparables, à 11,649 milliards d'euros, son résultat net part du groupe passe d'une perte de 182,5 millions d'euros en 2005 à un déficit de 447,9 millions l'an dernier. Soit un résultat net par action négatif de 18,72 euros contre 7,64 un an plus tôt. Du coup, le groupe annonce qu'il "ne sera pas proposé le versement d'un dividende au titre de l'exercice 2006".

La raison vient en partie de dépréciation exceptionnelle d'actifs passée de 180 à 233,5 millions d'euros et de frais de restructurations portés de 137,5 à 169,2 millions. Mais ils n'expliquent pas tout. Le groupe donne d'"ailleurs trois raisons à ces mauvaises performances : "chute des volumes en Europe de l'ouest, effet ciseau prix/matières premières et frais de démarrage aux Etats-Unis."

En fait, tous les voyants sont au rouge pour l'équipementier automobile : la marge opérationnelle dégringole de 267,2 à seulement 69,2 millions d'euros soit en ratio sur chiffre d'affaires de 2,4% à 0,6%. La capacité d'autofinancement est passée de 521,1 à 330,6 millions. Alors que les investissements ont nettement décru, de 433,9 à 302,2 millions.

Dans le même temps, les capitaux propres se sont érodés, de 1,476 à 1,026 milliard et l'endettement financier net s'est légèrement accru (de 1,604 à 1,698 milliard).

Lannée 2007 devra être celle où le groupe montrera ses capacités de rebond. C'est sans doute la volonté de son nouveau PDG, Grégoire Olivier (ex Safran et Sagem) qui n'a sans doute pas résisté à la tentation, classique pour tout nouveau dirigeant d'un groupe en crise, de passer les comptes à la paille de fer, et qui a succédé à Pierre Lévi, parti à la suite d'un scandale de corruption en Allemagne ayant impliqué plusieurs groupes du secteur automobile, constructeurs et équipoementiers, dont Faurecia.

Le nouveau patron du groupe a d'ailleurs indiqué lors d'une conférence de presse que l'équipementier automobile visait un retour à une marge d'exploitation de 4% dans les "2 à 3 années qui viennent". "Le management de Faurecia a amené l'entreprise à 4% de marge opérationnelle en 2004, je ne vois pas pourquoi on n'arriverait pas à retourner à 4-5% dans les 2-3 années qui viennent", a ainsi déclaré Grégoire Olivier, plus que confiant dans cette capacité.

Une confiance qui n'empêche par le titre Faurecia de reculer de 5,64% en début d'après-midi. D'autant que le PDG du groupe a indiqué qu'il n'y avait pas d'actifs à vendre pour redresser la barre, si ce n'est à un "prix dérisoire" et que les équipementiers étaient "au fond du trou collectivement".

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