"Nous ne pouvons pas diffuser une épreuve avec des équipes et des coureurs sur lesquels plane le soupçon du dopage". Dans un communiqué commun, les deux chaînes allemandes diffusant le Tour de France ont choisi de montrer leur exaspération à la suite contrôle positif du coureur de l'équipe cycliste allemande T-Mobile Patrik Sinkewitz.

L'Allemagne est le deuxième plus grand contrat de rediffusion pour la société organisatrice du Tour de France. La pression est grande sur cette dernière qui pourrait se voir privée, à l'avenir, d'une source importante de revenus. La décision de ces diffuseurs, qui retransmettent en alternance l'épreuve sportive, est maintenu jusqu'à nouvel ordre, c'est-à-dire jusqu'à la parution de la contre-expertise concernant ce coureur. Elles décideront alors de la reprise, ou non, de la diffusion du Tour.

Les chaînes allemandes réagissent également à la décision de la T-Mobile qui a décidé, il y a dix jours, de retirer les spots publicitaires que les chaînes devaient diffuser avant chaque retransmission. Il s'agirait pour les chaînes de répercuter le manque à gagner et de provoquer un électrochoc parmi les protagonistes du Tour de France. Elles disposeront également d'un moyen de pression lors des négociations portant sur le montant des droits les années suivantes.

L'annonce de nouveaux soupçons de dopage concernant un coureur allemand ont provoqué une certaine indignation en Allemagne, alors que de nombreux anciens champions cyclistes à la retraite ont avoué ces derniers mois avoir pris de l'EPO. De forts soupçons pèsent également sur Jan Ullrich, seul vainqueur allemand de la grande boucle.

Le directeur de la ZDF Markus Schächter a rappelé, lors d'une interview, que tout sport où éclaterait un scandale de dopage ferait l'objet de mêmes mesures de la part de sa chaîne.