Les temps sont durs pour le leader du marché du jeux vidéo. Alors que Sony devrait afficher des pertes supérieures à 2 milliards d'euros au titre de l'exercice 2006, Nanako Kato, une porte parole de Sony Computer Entertainment (SCEI), a annoncé que le groupe pourrait supprimer 160 postes au sein de sa filiale européenne qui compte 1.900 salariés. "Nous avons décidé de modifier le fonctionnement de cette filiale et d'en réduire la voilure pour en améliorer la compétitivité, ce qui pourrait conduire à la suppression de fonctions", a-t-elle déclaré mardi depuis Tokyo. D'autres divisions pourraient également être touchées par des suppressions de postes, essentiellement aux Etats-Unis et au Japon.

Suite au lancement mitigé de la Playstation 3 (PS3), dont les ventes restent très largement inférieures à celles de la Wii, la rivale de Nintendo, Sony avait déjà remanié le management de sa filiale jeux vidéo pour relancer son activité et faire face à une concurrence accrue. Même si la porte-parole du groupe s'est refusé à lier ces licenciements aux difficultés rencontrées par la PS3, cette décision remet une nouvelle fois en cause la stratégie de développement du leader mondial du secteur.

Face au choix grand public de Nintendo, Sony s'est en effet orienté vers un public adulte, privilégiant le hardware et affichant un prix bien plus élevé. "Je pense que Sony devrait baisser le prix de la console de façon importante," a commenté Masahiro Ono, un analyste de Morgan Stanley. Le 16 mai prochain, Sony devrait annoncer le nombre de PS3 vendues dans le monde depuis son lancement en novembre dernier. Le constructeur pariait initialement sur 6 millions d'unités mais pourrait bien revoir ses objectifs à la baisse.