Les rumeurs de fusions et d'acquisitions ont repris de plus belle depuis jeudi. Après l'industrie pétrolière et les sociétés de services informatiques hier, le secteur de la chimie fait ce vendredi l'objet de spéculations. L'action Air Liquide a atteint le plus haut niveau de son histoire en début d'après-midi, à 98,13 euros, un trader cité par l'agence Reuters évoquant "des rumeurs de LBO (Leverage Buy-Out : acquisition par recours à l'endettement)." Un porte-parole d'Air Liquide s'est refusé à tout commentaire. En vedette également, l'action Linde, les investisseurs pariant sur un éventuel intérêt de BASF pour le groupe de chimie allemand.
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Mais de là à ce que ces rumeurs se concrétisent, reste un pas difficile à franchir. L'hypothèse d'un LBO sur Air Liquide demeure hypothétique, en raison des modestes capacités d'autofinancement dégagées par le groupe et du montant de l'opération. La capitalisation boursière d'Air Liquide représente en effet 23,4 milliards d'euros. Quant à Linde, l'hypothèse d'un rachat par BASF semble peu crédible aux yeux des spécialistes : le numéro un mondial de la chimie aurait peu de synergies à réaliser avec Linde, dont les marchés sont très éloignés de la chimie traditionnelle.

Une certitude : le secteur a le vent en poupe pour des motifs conjoncturels. Dans le segment des revêtements industriels, Akzo Nobel a fait une offre sur le britannique ICI, que l'on soupçonne de fomenter une contre-offre. L'attrait brutal des investisseurs pour ces valeurs de père de famille s'explique aussi par une recherche de valeur défensives dans un contexte relativement incertain pour l'économie mondiale.