Siemens condamné à 201 millions d'euros d'amende

Le tribunal régional de Munich a infligé une amende de 201 millions d'euros au groupe Siemens dans l'affaire de corruption impliquant son ancienne branche de télécommunications. Le groupe munichois doit en outre régler 179 millions aux impôts. L'enquête se poursuit sur d'autres divisions du groupe.

Le parquet de Munich a terminé ses investigations dans ce volet de l'affaire de corruption qui agite le conglomérat allemand Siemens. Le tribunal régional lui a infligé une amende de 201 millions d'euros. Le groupe l'a annoncé ce jeudi dans un communiqué. L'amende concerne l'affaire des caisses noires de son ex-division des télécommunications (Com).

Siemens avait jusqu'à présent chiffré à 420 millions d'euros les malversations affectant cette branche, s'agissant de contrats de consulting (Business Consultants Agreements) pouvant dissimuler le versement de pots de vin. Le fisc allemand a de son côté conclu que 450 millions d'euros de dépenses dans la division incriminée n'étaient pas déductibles du résultat imposable. Il en ressort un rappel fiscal de 179 millions que le groupe munichois devra régler, ce dernier ayant déjà provisionné au cours de l'exercice précédent une charge de 168 millions.

Même si le montant des paiements suspects est légèrement supérieur à ce qu'avait prévu Siemens, il reste bien inférieur aux estimations ayant filtré dans la presse cet été, se chiffrant autour de 1 milliard d'euros pour la seule branche "Com". Reste que d'autres possibles malversations commises par Siemens dans d'autres divisions opérationnelles à travers le monde sont en cours d'inspection. Depuis que l'affaire a éclaté au grand jour, Siemens a mandaté le cabinet d'avocats américain Debevoise Plimpton pour faire la lumière sur toute l'affaire. Déjà 188 millions lui ont été versés au titre de ses honoraires. Etant par ailleurs coté à Ney-York, Siemens reste sous le coup d'une amende du gendarme de la Bourse américain, la SEC, qui pourrait représenter un montant prohibitif.

Le nouveau président du groupe allemand, Peter Löscher, reconnaît lui-même que le dossier est loin d'être refermé. Il a déclaré dans un communiqué que les décisions d'aujourd'hui "sont des pas importants dans l'éclaircissement des fraudes commises dans le passé". Et d'ajouter que Siemens est maintenant droit dans ses bottes et ne "tolère aucun acte délictuel". Siemens vient du reste de se séparer de son ancien responsable anticorruption et a nommé Peter Solmssen, ancien de General Electric, pour occuper cette fonction au sein du directoire.

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