Bruxelles présente son projet de permis de travail pour l'immigration qualifiée

La Commission européenne veut faire venir des immigrés jusqu'à présent attirés par les Etats-Unis ou le Canada. Elle devra tenir compte de la mosaïque des lois d'admission parmi les Vingt-sept.

La Commission européenne veut attirer les immigrés très qualifiés. Elle proposera demain le principe d'une "carte bleue" qui leur permettrait de venir travailler dans l'Union européenne dans des conditions un peu plus favorables. Selon son projet controversé, baptisée "carte bleue" (en référence à la couleur du drapeau européen), cette proposition de directive veut s'inspirer de la "carte verte" américaine, le sésame pour l'immigrant allant travailler aux Etats-Unis.

L'avantage pour l'immigrant serait d'avoir un permis de séjour et de travail de deux ans renouvelable, délivré sous les mêmes conditions dans chacun des 27 pays membres. Après cette période initiale, il pourrait aller travailler dans les mêmes conditions dans un autre Etat. Pour Bruxelles, l'enjeu est de poser l'Europe en alternative crédible aux yeux des immigrés hautement qualifiés généralement attirés par les Etats-Unis, le Canada ou l'Australie.

Mais les conditions posées à l'immigrant potentiel restent strictes: un diplôme reconnu, au moins trois ans d'expérience professionnelle et une offre d'emploi qui n'a pu être pourvue par un travailleur communautaire.

Pour éviter le dumping social redouté par les syndicats, la Commission propose que son salaire soit supérieur à trois fois celui du salaire minimum du pays où il travaillera. Selon l'étude d'impact réalisée par la Commission, les Etats membres ont déjà des législations pour les immigrants très qualifiés mais le plus souvent limitées à des cas spécifiques (artistes, chercheurs, transfert au sein d'une entreprise).

La France s'apprête à adopter un dispositif lui permettant d'améliorer l'immigration économique. En outre, la diversité des conditions d'admission "limite leur mobilité dans l'UE", note l'étude.

La Commission sait qu'elle marche sur des oeufs car les Etats ont des marchés du travail différents, et décident seuls du nombre d'immigrés. Beaucoup sont farouchement attachés à cette compétence comme l'Allemagne ou l'Autriche.

Dans l'état actuel des traités, la proposition de directive de la Commission nécessitera l'accord unanime des 27 Etats membres pour être adoptée.

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