Allocations familiales : les déclarations du gouvernement peinent à rassurer

Matignon a assuré mercredi soir que la baisse des allocations familiales pour les adolescents interviendrait bien au 1er mai. En échange, le gouvernement procède à une hausse de l'allocation pour garde d'enfant. L'UMP demande des "assurances".

Si ce n'est pas un couac c'est une décision qui ne convaint guère. Le gouvernement a décidé de procéder à une coupe budgétaire dans les allocations familales versées pour les adolescents, en relevant de 11 à 14 ans l'âge à partir duquel elles sont majorées et en ramenant de deux à un le nombre de majorations. Cette décision doit permettre au gouvernement d'économiser 138 milions d'euros, selon la Caisse nationale d'allocations familiales (Cnaf), qui a rejeté cette réforme. La perte de ressources pour les familles concernées sera de plusieurs centaines d'euros.

Matignon a annoncé mercredi soir que cette réforme entrerait bien en vigueur le 1er mai, et que le décret sur la majoration unique serait bientôt publié. En échange de cette diminution des allocations familiales aux adolescents, le gouvernement va majorer "dès le 1er mai l'allocation pour garde d'enfants" par une assistante maternelle. "En aucun cas il ne s'agit pour l'Etat de faire des économies sur les dépenses de la branche famille" de la Sécu, assure Matignon.

Environ 60.000 familles modestes faisant garder un enfant en bas âge par une assistante maternelle vont voir leur complément d'allocation de libre choix de mode de garde augmenter de 50 euros, passant de près de 380 euros à près de 430 euros à partir du 1er mai, selon un décret du 9 avril. Cette hausse représente un coût de 40 millions d'euros, a indiqué la secrétaire d'Etat à la famille Nadine Morano jeudi sur Europe 1.

Mais il ne s'agira pas forcément des mêmes familles, ce qui n'a pas échappé à la Confédération syndicale des familles (CSF). Le gouvernement "déshabille Pierre pour habiller Paul", a affirmé à l'AFP Patricia Augustin, chargée de la famille à la CSF. "La politique familiale ne se découpe pas en tranches, il faut une politique familiale globale, l'accueil du jeune enfant doit être pensé en tant que tel et pas en ponctionnant des crédits déjà affectés aux familles".

L'UMP demande au gouvernement des "assurances sur le fait que pas un centime d'euro dégagé de la réforme" des allocations familiales "n'ira financer une autre politique que la politique familiale". Cette inquiétude est partagée par le président de la Cnaf, Jean-Louis Deroussen, qui a estimé jeudi sur i-Télé que "rien n'assure que l'argent" économisé sur les allocations familiales "sera consacré aux familles confrontées aux difficultés de garde d'enfant".

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