Le gouvernement recule sur la carte "famille nombreuse" à la SNCF

La subvention versée par l'Etat à la SNCF pour financer les tarifs sociaux sera maintenue. Mais la SNCF devra compenser en versant un dividende supplémentaire à l'Etat.

La subvention versée par l'Etat à la SNCF pour compenser les réductions liées à la carte Famille nombreuse sera maintenue, a déclaré vendredi Nadine Morano, secrétaire d'Etat à la Famille, à l'issue d'une réunion à l'Elysée. En retour, la SNCF versera un dividende supplémentaire à l'Etat.

"La SNCF versera par les dividendes le budget qui est accordé pour financer la carte Famille nombreuse", a indiqué la secrétaire d'Etat. La subvention de l'Etat à la SNCF pour compenser ses tarifs sociaux est actuellement de 70 millions d'euros. Priée de dire si le dividende serait augmenté de 70 millions d'euros, Nadine Morano a répondu: "c'est un peu comme ça que les choses vont fonctionner". Avec ce tour de passe-passe, le gouvernement tente ainsi de sortir d'une polémique qui a enflé ces derniers jours, suite à l'annonce il y a huit jours de la suppression de la subvention de l'Etat à la SNCF et en conséquence de la suppression de la carte famille nombreuse. Une annonce qui a suscité la colère des syndicats et des associations familiales.

Face à la levée de boucliers suscitée par ce projet, le chef de l'Etat a reçu en catastrophe ce vendredi après-midi Guillaume Pepy, le président de la SNCF, et les associations familiales et des usagers des tranports "pour évoquer la question des tarifs familiaux à la SNCF". Etaient également présents à cette rencontre Nadine Morano, la secrétaire d'Etat à la Famille, et Dominique Bussereau, son homologue aux Transports.

Le chef de l'Etat assure dans un communiqué que "l'Etat continuera de prendre en charge" les "tarifs sociaux, (qui) relèvent de la politique familiale". Par ailleurs, Nicolas Sarkozy demande à Nadine Morano et Guillaume Pepy de préparer des "mesures suscceptibles de rémédier" à la non prise en compte par les tarifs sociaux actuels de "situations familiales dignes d'intérêt", comme les familles monoparentales et les familles modestes de moins de trois enfants.

Les ministres ont multiplié ces derniers jours les interventions sur le sujet, parfois contradictoires, pour tenter de convaincre que, contrairement à ce que le gouvernement a annoncé il y a huit jours, la carte famille nombreuses, ou à tout le moins les avantages tarifaires qu'elle présente, seraient maintenus. Nadine Morano assurait dans Le Parisien vendredi qu'il était "hors de question de supprimer la carte famille nombreuse" et déclarait même vouloir "au contraire développer cette carte". Même assurance de la part du ministre du Travail, Xavier Bertrand, pour qui la carte famille nombreuse "va rester, va durer".

Le président du groupe UMP à l'Assemblée nationale, Jean-François Copé, ne s'est d'ailleurs pas gêné pour déplorer un "grand cafouillage gouvernemental" sur le site du Point vendredi. En déplacement au Japon, le premier ministre François Fillon a pour sa part affirmé que la SNCF doit financer sa propre "politique familiale" et présentera dans "les prochains jours" son "dispositif" en la matière. Selon le Premier ministre, la SNCF est "désormais une entreprise comme les autres". L'Etat a versé, en 2008, 70 millions d'euros à la SNCF pour compenser ses différents tarifs sociaux, dont la carte famille nombreuse, qui compte aujourd'hui 3 millions de bénéficiaires. L'UMP partage ce point de vue. Le parti de la majorité avait demandé vendredi à la SNCF de "confirmer publiquement" qu'elle "prendra à sa charge les droits liés à la carte famille nombreuse". Pour le porte-parole de l'UMP, Frédéric Lefebvre, "il est normal que la SNCF, dorénavant bénéficiaire, ne perçoive plus de compensation financière par l'Etat".

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