Comme JP Morgan, Citi et Wells Fargo la semaine dernière, Bank of America, la première banque de détail américaine de détail, annonce ce lundi des résultats trimestriels en forte baisse. Toutefois comme ces homologues, la situation est moins pire que prévu. Finalement, seule Merrill Lynch aura dépassé tous les pronostics de pertes.

Bank of America est toutefois dans une spirale baissière de quatre trimestre consécutifs de recul de ses profits. Et une fois encore ce sont les mauvaises créances qui sont à l'origine de ces déboires.

Le bénéfice net de la banque est, en effet, revenu à 3,41 milliards de dollars, soit 0,72 dollar action sur les trois mois à fin juin contre 5,76 milliards de dollars (1,28 dollar par action) il y a un an. Ce chiffre est toutefois supérieur au consensus des analystes qui, selon Reuters Estimates, attendaient en moyenne un bénéfice par action de 0,48 dollar.

Selon le communiqué publié par la banque, le deuxième trimestre a été marqué notamment par un produit net bancaire (équivalent du chiffre d'affaires) record, à 20,3 milliards de dollars (+3,5% sur un an), un niveau record.

En marge de sa publication, Bank of America a indiqué que le premier prêteur hypothécaire américain Countrywide, dont il a finalisé l'acquisition le 1er juillet, a enregistré, au deuxième trimestre, une perte de 2,33 milliards de dollars, plombé par des provisions pour créances douteuses de 4 milliards. Les résultats de Countrywide ne sont pas intégrés à ceux de Bank of America pour le deuxième trimestre.

La relative surprise du résultat de Bank of America est en partie attribuable à des dépréciations d'actifs, en banque d'investissement, divisées par deux par rapport au premier trimestre, à 1,22 milliard de dollars. En outre, alors que le marché s'inquiétait d'une possible augmentation des provisions pour créances douteuses, elles ont enregistré un léger repli, à 5,83 milliards de dollars, contre 6,01 millliards au premier trimestre.

Bank of America a également profité d'une augmentation de ses dépôts de 12% sur un an en banque de détail, mais aussi d'une progression inattendue de son bénéfice en banque d'investissement et de financement, soutenu par le dynamisme des prêts aux entreprises (+12%). "Hormis les produits liés à l'immobilier, nos résultats ont été assez bons dans tous les métiers", a commenté le PDG Kenneth Lewis, cité dans le communiqué, qui a estimé que cette publication "démontre les avantages de la diversification et de la taille de (la) société". En gestion d'actifs, les actifs sous gestion ont connu une hausse de 4% sur un an, pour atteindre 589 milliards à la fin du deuxième trimestre.

Les résultats de Bank of America sont salués par le marché: l'action de la banque gagne 7,46% à mi séance.