Quelle est votre perception du contexte de marché actuel ?

La crise actuelle, qui fait suite aux nombreux excès enregistrés sur le front du crédit ces dernières années, va modifier en profondeur les marchés financiers tels que nous les connaissons depuis vingt-cinq ans. Des années 1980 au début des années 2000, les Bourses des pays développés ont connu une tendance haussière de long terme. Il suffisait alors de maintenir ses positions sur plusieurs années pour gagner de l'argent. À l'avenir, les investisseurs devront faire face à plus de volatilité et ils ne pourront plus se contenter d'une gestion indicielle pour tirer parti de leurs placements en actions.

Comment expliquer cette inflexion dans le comportement des marchés ?

Les taux d'intérêt long terme, après avoir culminé autour de 15 % au début des années 1980, sontaujourd'hui proches des plus-bas historiques. Parallèlement, la croissance des économies développées, de l'ordre de 2 %, laisse peu de place à une éventuelle envolée des indices boursiers au cours des deux prochaines années. Enfin, les entreprises sont parvenues en 2007 à atteindre des niveaux de marges bénéficiaires exceptionnellement élevés. Tous ces éléments n'offrent guère de perspectives haussières notables à court ou moyen terme et on peut remarquer qu'historiquement on a déjà connu des cycles de marché baissiers de plus de dix ans.

Que préconisez-vous ?

Il convient d'appliquer une gestion adaptée dont la caractéristique principale est la flexibilité. L'idée que nous défendons consiste à couvrir son exposition en actions de façon opportuniste en utilisant des contrats à terme sur indices boursiers. Nous utilisons aujourd'hui cette méthodologie pour l'ensemble des fonds de la gamme gérée par Neuflize Private Assets. C'est ce qui explique nos performances positives depuis le début de l'année.

Comment avez-vous fait évoluer votre exposition aux marchés d'ac- tions au cours des derniers mois ?

Dans le cadre du FCP Noam Optimum, dont l'objectif de performance est le taux Euribor 6 mois + 2 %, notre exposition nette aux marchés d'actions a évolué entre20 % et 40 % des actifs gérés depuis l'été dernier. Cette exposition limitée se justifie à la fois par la faible tolérance au risque de ce fonds et par l'impact de la détérioration du marché de la dette sur le secteur financier, qui représente plus de 20 % des indices mondiaux.

Quels thèmes d'investissement privilégiez-vous actuellement ?

Nous favorisons les secteurs et les sociétés qui bénéficient de la croissance des pays émergents, etnotamment du fort potentiel dela Chine et de l'Inde. Les biens d'équipement, l'énergie, le luxe, les infrastructures, l'agrochimie, l'agriculture, les produits alimentaires et d'entretien sont des pistes intéressantes. Nous nous penchons également sur les marchés liés aux exigences de sécurité et de certifications, ainsi qu'à ceux liés à la croissance des échanges mondiaux. Enfin, nous maintenons une position significative sur l'or et les matières premières. Nous avons également des thèmes d'investissement récurrents tels que les restructurations et les opérations sur le capital, la recherche de sociétés capables de faire croître leurs résultats quel que soit le contexte économique. Bien entendu, les sociétés clairement sous-évaluées et celles présentes sur des marchés de niche à forte croissance, comme la dialyse ou les implants dentaires, constituent toujours des cibles d'investissement privilégiées.