Les nouvelles règles de la représentativité obligent les "petits" syndicats à se regrouper

Un rapprochement entre la CGC et l'Unsa est déjà engagé. La CFTC semble isolée. Solidaires est "déterminée à continuer à exister".

Conséquence par ricochet des nouvelles règles de la représentativité syndicale, la recomposition syndicale est en marche. Qu'ils aient ou non signé la "position commune" qui a servi de base au projet de loi sur la démocratie sociale et le temps de travail (seules la CFDT et la CGT sont signataires), actuellement examiné en urgence à l'Assemblée nationale, les syndicats savent que si les choses évoluent au parlement, ce sera à la marge.

Résultat: tous savent qu'à terme seuls les syndicats qui auront recueilli au moins 10% des suffrages aux élections professionnelles et 8% (à titre provisoire) au niveau des branches et au niveau interprofessionnel seront reconnus représentatifs. Ce qui menace l'existence même des "petits" syndicats actuellement représentatifs, CGC et CFTC, voire FO, dans un situation particulièrement difficile, et complique la tâche de l'Unsa et l'Union syndicale Solidaires (syndicats Sud) qui peinent à être reconnus dans les entreprises.

"La future loi aura un effet sur le paysage syndical", a indiqué ce mercredi Alain Olive, secrétaire général de l'Unsa, lors d'une table-ronde organisée par l'Association des journalistes de l'information de l'information sociale (Ajis). C'est pourquoi, sans attendre le vote définitif du texte au parlement, certains d'entre eux ont décidé de réagir.

Ainsi, le rapprochement entre la CGC et l'Unsa engagé, depuis la mi-avril, devrait être effectif au second semestre fin 2009, "après la tenue des congrès des deux syndicats", explique Bernard Van Craeynest, président de la CGC. Dans un texte commun, intitulé "Agir ensemble: une initiative historique", les deux syndicats proposent la constitution d'un "pôle réformiste qui conjugue négociation et revendication".

Ce "troisième pôle réformiste (aux côtés de la CFDT et de la CGT, ndlr), c'est quelque chose qu'il faut regarder. Mais il ne faut en aucun cas réduire le pluralisme syndical", estime Jacques Voisin, président de la CFTC. Si celle-ci noue des contacts étroits avec la CGC, ainsi qu'avec FO, "la démarche Unsa-CGC" n'est pas la nôtre, prévient Jacques Voisin qui insiste sur "les coopérations à renforcer", comme avec FO, lorsque les deux syndicats se sont prononcées à la mi-juin pour un appel commun à une journée de grève à la rentrée contre la réforme des retraites.

De son côté, Solidaires est "déterminée à continuer à exister", a martelé Annick Coupé, sa porte-parole. Elle estime "qu'il n'y a pas d'alliance à privilégier" (un rapprochement avec la FSU a parfois été évoqué) et "qu'on n'a rien à perdre à discuter avec d'autres syndicats". La recomposition syndicale pourra réserver encore bien des surprises, notamment lorsque les nouvelles règles seront mis en oeuvre sur le terrain.

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