Spécial JO : la Chine brille en individuel mais pratique en collectif

Aux jeux Olympiques d'Athènes, les athlètes chinois avaient sutrout brillé dans des disciplines individuelles. Alors que dans le pays, c'est la pratique de sport collectif qui domine.

La Chine n'est pas à un paradoxe près. Deuxième pays des JO d'Athènes avec 32 médailles d'or (après les Etats Unis avec 36 premières places), la Chine a particulièrement brillée dans les sports individuels. Ses athlètes ont rapporté 25 médailles d'or dans des sports tels que la boxe, l'athlétisme ou la gymnastique, et "seulement" 7 dans des disciplines collectives (badminton, tennis de table en double ...). Mais, à l'inverse de ses élites sportives, la population chinoise semble s'investir plus largement dans les sports collectifs.

En particulier, 45% des adolescents urbains chinois pratiquent au moins une fois par mois un sport collectif. Football et basket-ball sont les deux sports les plus populaires auprès des jeunes. Plus largement et tous âges confondus, 14% de la population chinoise urbaine déclare pratiquer un sport collectif au moins une fois par mois, un chiffre comparable aux pratiques européennes (13%). Cette pratique des sports collectifs tend d'ailleurs à augmenter progressivement en Chine et a progressé de 3 points entre 2005 et 2007.

Que faut-il en penser ? Dans la vision traditionnelle de la société orientale, l'individu existe avant tout par rapport au groupe. Chacun doit contribuer à la réussite de l'ensemble. Un géant démographique comme la Chine puise dans ses racines traditionnelles une organisation sociale complexe pour définir l'individu comme membre du groupe (famille, quartier, entreprise ...). Des décennies de maoïsme ont, comme tous les régimes totalitaires, nié l'individu et prôné à l'extrême les masses innombrables, puissantes et anonymes.

La Chine d'aujourd'hui encourage l'initiative et commence à permettre à l'individu de se distinguer. Nous verrons en particulier dans un prochain article, le rôle social des héros sportifs dans la société chinoise moderne. Entre individualisme et force du groupe, les chinois urbains semblent avoir choisi de tenter de briller par leurs actions individuelles dans des équipes de sport collectifs. La médiatisation à outrance de sports tels que le football (Europe) ou le basket-ball (Etats Unis), archétypes des loisirs occidentaux, n'est probablement pas étrangère à leur succès.

Si les petits Européens jouent au football en rêvant de succéder à Zidane à la tête de leur équipe, les adolescents chinois la jouent collective en espérant tout autant briller dans le groupe. Deux sociétés, deux traditions, deux cultures pour des résultats finalement de plus en plus comparables.

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