Est-il encore temps d'investir dans les matières premières ?

Elles font le bonheur des ETF - ces fonds indiciels cotés - et crèvent le plafond depuis des mois. En pleine flambée des matières premières, est-il encore temps de se positionner sur cette classe d'actifs? Si les voix divergent, les gérants de Morgan Stanley IM veulent y croire.

Il parait que les arbres ne montent pas jusqu'au ciel. Et pourtant... Après un bref repli à la fin du mois de mars, la flambée des cours des matières premières est repartie de plus belle en avril et ce mois-ci: le baril de pétrole flirte avec les 125 dollars, l'or, le cuivre ou l'étain cumulent records semaines après semaines, alors que des explosions de colère se multiplient autour du globe pour manifester contre la hausse des denrées alimentaires.

Mais après des mois, voire des années de hausse quasi ininterrompue, est-il encore temps d'investir dans les matières premières? Pour Laure Ambroseno, executive director chez Morgan Stanley IM, la réponse est clairement oui. "La demande reste aujourd'hui bien supérieure à l'offre, et le restera pour de nombreuses raisons", explique-t-elle. "Le dynamisme des pays émergents, l'augmentation de la population mondiale qui entraîne le besoin d'un mieux vivre, le développement des infrastructures sont autant d'éléments venant soutenir une demande forte en énergie, en métaux, ou en céréales".

De plus, face à une demande exponentielle, l'offre peine à suivre, quand elle n'est pas tout bonnement en recul. "Les estimations de l'OCDE des stocks de pétrole ont chuté au cours des derniers mois, les conditions d'extraction du pétrole sont de plus en plus difficiles, l'augmentation du prix de la main d'oeuvre, la baisse des stocks de céréales... Là encore, autant d'éléments pour maintenir un haut niveau de prix", souligne Laure Ambroseno, qui rappelle en outre que les matières premières sont une source appréciable de diversification des risques dans les portefeuilles d'actions. Les prévisions de croissance des investissements dans les matières premières ne trompent pas. Selon la banque, ces derniers devraient passer de 100 à 160 milliards de dollars entre 2007 et 2008. "La popularité auprès des investisseurs ne se dément pas", souligne-t-on du côté de Morgan Stanley.

Mais attention! Toutes les matières premières ne se valent pas. Des cinq sous-jacents composant cette classe d'actifs (énergie, métaux industriels, métaux précieux, céréales et produits alimentaires vivants), trois se dégagent nettement au vu de leurs performances. Par ordre décroissant: énergie, métaux précieux et céréales. Le bétail est en perte de vitesse alors que les métaux industriels n'ont que peu progressé en 2007. En outre, un nombre croissant d'économistes tire la sonnette d'alarme: l'afflux massif de capitaux vers ces valeurs refuge après l'éclatement de la bulle de l'immobilier fait craindre la création d'un nouvelle bulle spéculative sur un marché somme toute assez étroit. La question reste aujourd'hui en débat.

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