Réforme du marché du travail : 48 heures pour éviter l'échec

Les partenaires sociaux ont jusqu'à vendredi matin au plus tard pour conclure la négociation entamée il y a quatre mois et dont les évolutions du contrat de travail sont au coeur des enjeux. Malgré les divergences de position avec le patronat, les syndicats croient un accord possible.

L'éventualité d'un accord sur la réforme du marché du travail "n'est pas impossible" même si elle est jugée "très difficile" compte tenu "de l'intransigeance du patronat depuis quatre mois", a estimé mercredi la CGT. Les autres confédérations (CFDT, CFTC, FO et CGC) ne sont pas totalement pessimistes non plus quant à la possibilité de parvenir à un "compromis équilibré", tout en estimant la nouvelle version du projet d'accord loin du compte. Syndicats et patronat ont entamé mercredi matin une négociation marathon qui doit se conclure au plus tard vendredi matin sur la modernisation du marché du travail. L'évolution du contrat de travail est au coeur de leurs débats.

L'allongement de la période d'essai proposée par la délégation patronale à six mois pour les non cadres et un an pour les cadres est encore "beaucoup trop longue" pour la plupart des syndicats. Par ailleurs, une "homologation de la rupture négociée du contrat de travail auprès du bureau de conciliation prud'homale" est souhaité par plusieurs d'entre eux. Quant au CDI de mission proposé par le Medef, "tel qu'il est il ne convient pas", a expliqué Gabrielle Simon (CFTC).

Face à ces demandes patronales (Medef, CGPME, UPA), les syndicats jugent trop faibles les contreparties consenties aux salariés en matière de sécurisation des parcours professionnels. Pour Stéphane Lardy (FO), le transfert du droit individuel à la formation (DIF) et de la couverture complémentaire santé/prévoyance quand un salarié perd son emploi est "un point essentiel". La CFDT a mis l'accent sur la réduction dans la mouture actuelle du texte de deux à un an de la durée d'ancienneté pour bénéficier d'une indemnité de licenciement. Mais Jean-François Veysset (CGPME) a indiqué que "les marges des petites entreprises ne permettent qu'une avancée limitée" sur la sécurisation des parcours professionnels des salariés.

En cas d'échec des négociations, le gouvernement, qui a prévu une réunion avec les partenaires sociaux "autour du 15 janvier", a prévenu qu'il reprendrait l'initiative. Il pourrait présenter début février un projet de loi, selon le Premier ministre François Fillon. Pour Marcel Grignard (CFDT) "soit on sort jeudi soir ou vendredi matin loin de ce qu'on espérait et la balle est dans le camp du gouvernement; soit on considère que (l'accord) se regarde et un nombre suffisant (de syndicats) sont sur cette trajectoire-là, et à ce moment là le gouvernement n'est pas à huit jours près".

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