La baisse des taux de la Fed ne suffit pas à rassurer les marchés

Wall Street a clôturé en baisse mercredi soir tandis que les marchés asiatiques évoluent en ordre dispersé ce jeudi matin. Une réaction contrastée qui marque bien les inquiétudes profondes des places boursières, malgré la baisse des taux pourtant espérée de la Réserve fédérale américaine. La Fed a décidé mercredi soir d'abaisser d'un demi-point ses taux pour les ramener à 3%.

Malgré la nouvelle baisse des taux de la Fed mercredi soir, les marchés restent inquiets. Ainsi, Wall Street a terminé en légère baisse mercredi soir, tandis que ce jeudi matin, Tokyo évoluait en légère hausse à mi-séance, avant de clôturer finalement sur un rebond de 1,85% à 13.592 points. La Bourse de Shanghai a quant à elle terminé en baisse de 0,78% à 4.383,39 points.

A New York, l'indice Dow Jones des trente principales valeurs a finalement clôturé en baisse de 0,3%, à 12.442,83 points, et le Nasdaq a reculé de 0,38% à 2.349 points. L'indice élargi Standard & Poor's 500 a quant à lui perdu 0,48% à 1.355,81 points.

Wall Street semblait pourtant bien partie pour afficher une troisième séance consécutive de hausse, les investisseurs ayant salué la décision de la banque centrale américaine de réduire de nouveau fortement ses taux directeurs, de 50 points de base, afin de soutenir l'économie.

Le principal taux de la banque se retrouve à 3%, son plus bas niveau depuis juin 2005. En moins de deux semaines, il a été réduit en tout de 1,25 point de pourcentage, du jamais vu dans l'histoire contemporaine de la Fed.

"Les marchés financiers restent soumis à des tensions considérables et le crédit a continué de se resserrer pour certains ménages et certaines entreprises", a noté le Comité de politique monétaire (FOMC) de la Fed dans son communiqué. De plus "il reste des risques négatifs pour la croissance", a-t-il ajouté.

"L'action de politique monétaire d'aujourd'hui, conjuguée aux mesures prises précédemments, devrait aider à promouvoir une croissance modérée avec le temps et à atténuer les risques pour l'activité économique", a déclaré la banque centrale.

En pleine crise boursière, la Fed avait déjà frappé un grand coup le 22 janvier en réduisant en catastrophe de trois-quarts de point son taux, pour contrer les risques de récession aux Etats-Unis même si la Maison Blanche dit ne pas y croire - la croissance a fortement ralenti au quatrième trimestre à +0,6% et 2,2% en rythme annuel en 2007, certes en raison d'un fort déstockage qui pourrait être compensé dans les premiers mois de 2008 - et la chute des Bourses mondiales.

Rassurés par ce nouveau coup de pouce et soutenus par l'espoir d'une détente supplémentaire, dès le mois de mars, au vu des commentaires de la banque sur la croissance, les marchés actions avaient dans un premier temps accentué leurs gains, le Dow prenant un temps plus de 1%.

Mais le bond de Wall Street a finalement fait long feu dans les tout derniers échanges, sur un retour des craintes sur le secteur financier. Les investisseurs ont réagi à une information de la chaîne de télévision CNBC selon laquelle les grandes agences de notation pourraient abaisser la note crédit d'AMBAC Financial et MBIA, deux géants américains du rehaussement de crédit. Si ceux-ci venaient à perdre leur note "AAA", la meilleure du classement, leur activité pourrait se trouver confronter à de sérieuses difficultés, avec à la clé un nouveau risque de tarissement des liquidités sur l'ensemble des marchés de crédit.

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.