Citigroup pourrait être contraint à de nouvelles provisions massives au quatrième trimestre

L'ampleur des dépréciations d'actifs que devra passer la deuxième banque américaine dans ses comptes du quatrième trimestre ne cesse d'être réévaluée. Merrill Lynch les chiffre à 16 milliards de dollars. JP Morgan Chase serait également touchée.

Décidément, la facture de la crise du crédit ne cesse de s'alourdir pour les banques américaines. Alors que le numéro deux du secteur, le géant Citigroup, doit dévoiler ses comptes annuels mardi prochain, 15 janvier, les estimations quant à l'ampleur de ses pertes et dépréciations d'actifs vont bon train. Les analystes de la banque d'investissement Merrill Lynch estiment que Citi pourrait passer jusqu'à 16 milliards de dollars de dépréciations d'actifs dans ses comptes du quatrième trimestre. Du coup, ces derniers s'attendent à un doublement des pertes de Citi au quatrième trimestre, avançant le chiffre de 1,43 dollar par action, soit un peu plus de 7 milliards de dollars au total (4,7 milliards d'euros).

Ces dépréciations sont la conséquence de la mise en valeur de marché d'une partie du portefeuille de dérivés de crédit (CDO) de la banque américaine. Des actifs qui ont vu leur valeur fondre depuis des mois dans le sillage de la crise des crédits hypothécaires à risque (subprime) aux Etats-Unis. Ce portefeuille est évalué aujourd'hui à 55 milliards de dollars.

L'ampleur des dépréciations d'actifs attendues sur le quatrième trimestre 2007 avait coûté son poste au patron de Citigroup, "Chuck" Prince, remplacé depuis par l'ancien patron de la clientèle institutionnelle de la banque, Vikram Pandit. A l'époque, le montant de 11 milliards de dollars était évoqué.

A noter que les analystes de Merrill Lynch revoient aussi à la baisse l'estimation de bénéfice de JP Morgan Chase au quatrième trimestre de 1,04 dollar par action à 94 cents, estimant que l'établissement financier devrait avoir à passer pour 1,4 milliard de dollars supplémentaire de dépréciations face à la crise du subprime.

Depuis le début de la crise des crédits subprime, ce sont plus de 100 milliards de dollars de dépréciations et de pertes qu'ont dû passer les institutions financières dans leurs comptes, selon les données compilées par l'agence Bloomberg.

Et selon Bill Gross de Pacific Investment Management, les instruments financiers servant à protéger les entreprises des défauts de remboursement de dettes (credit default swap) pourraient connaître une perte globale de 250 milliards de dollars en raison de la crise du crédit née du subprime. Un risque de plus pour le système bancaire.

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