La SNCF doit préparer l'explosion du transport régional

Selon ses prévisions, le trafic dans les trains régionaux devrait être multiplié par quatre en 2030. Par ailleurs, un protocole d'intention préalable à la réalisation du contournement ferroviaire grande vitesse de Nîmes et de Montpellier a été signé mardi.

La SNCF et les régions réussiront-elles à relever le défi de l'explosion du trafic dans les trains régionaux? C'est tout l'enjeu des prochaines années. Selon les prévisions de l'opérateur ferroviaire national, qui se base sur "la croissance du trafic TER (Trains Express Régionaux) ces dernières années (+60% en dix ans) et les grandes évolutions socio-économiques constatées", les trains régionaux devraient en effet accueillir quatre fois plus de voyageurs en 2030, notamment en raison de la hausse des carburants.

Autant dire que cela représente une gageure alors que le trafic régional est déjà souvent au bord de la saturation et que le réseau manque d'investissements.

En région parisienne, le réseau est ainsi quasiment saturé, avec plus de 2,6 millions de voyageurs chaque jour, soit près de 25% de plus qu'en 1999 et même 40% pour la ligne D du RER. Et la hausse devrait se poursuivre.

De l'aveu même de la SNCF, ces croissances n'ont pas été anticipées. L'état du réseau ferré et des trains s'en ressent souvent, causant des retards et l'inconfort des passagers.

L'objectif pour Guillaume Pepy, président de la SNCF, et pour les régions, qui financent le transport régional, est donc de se tenir prêt à cette explosion du trafic et de "ne plus courir après la demande", en préparant aujourd'hui l'amélioration de l'offre de transport.

Des préoccupations d'autant plus essentielles qu'à partir de 2012-2013, le trafic régional sera ouvert à la concurrence. Et que les prévisions de croissance ne prennent pas en compte la flambée récente du coût du carburant et les conséquences que cela pourrait avoir sur le trafic ferroviaire. Selon Guillaume Pepy, la cherté de l'essence lui a d'ailleurs apporté deux à trois points de croissance au premier trimestre. Sur cette période, la SNCF a ainsi réalisé un chiffre d'affaires en progression de 9% à 6,1 milliards d'euros.

Parmi les pistes explorées pour faire face à l'explosion du trafic des TER: moduler la grille tarifaire pour tenter de mieux répartir les voyageurs dans la journée; déterminer les points les plus difficiles du réseau (goulots d'étranglement) ou les gares à aménager (hauteur des quais, parkings) mais aussi repenser les trains pour qu'ils soient plus fiables.

"Il n'y a pas de miracle, il faut investir massivement", ajoute également Bernard Soulage, vice-président de la région Rhône-Alpes.

Coup d'envoi du projet de contournement de Nîmes et Montpellier
Un protocole d'intention préalable à la réalisation du contournement ferroviaire grande vitesse de Nîmes et de Montpellier a été signé mardi à Montpellier par le ministre de l'Ecologie Jean-Louis Borloo et Georges Frêche, président (divers gauche) de la région Languedoc-Roussillon. Le document formalise le mode de financement de ce contournement, dont le coût total est estimé à 1,4 milliard d'euros. L'Etat y participera à hauteur de 685 millions d'euros et les collectivités locales à hauteur de 420 millions. RFF (Réseau ferré de France) et l'Europe participeront respectivement à hauteur de 130 et 65 millions. Le protocole précise que seront lancés d'ici 2020 les projets de lignes nouvelles jugées prioritaires par l'Etat, parmi lesquels figure, outre le contournement de Nîmes et Montpellier, la ligne nouvelle Montpellier-Perpignan. Les travaux du contournement de Nîmes et Montpellier pourraient démarrer d'ici 2010.

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