Les médecins hospitaliers vont pouvoir monétiser la moitié de leurs RTT stockées depuis 2002

Le gouvernement et trois syndicats de médecins hospitaliers sont parvenus à un accord ce mardi à moins de deux jours du début d'une grève des soins non urgents. La Coordination des praticiens hospitaliers (CPH), qui dit représenter 40% des praticiens, refuse de signer ce texte.

Trois des quatre syndicats de médecins qui négociaient avec la ministre de la Santé mardi (CMH, INPH et Snam-HP) ont annoncé qu'ils acceptaient de signer le protocole d'accord prévoyant la monétisation de la moitié des journées accumulées par les praticiens sur leur compte épargne-temps (CET), pour un montant de 300 euros par jour. Le texte prévoit également l'ouverture "au deuxième trimestre" d'une concertation qui coïncidera avec la présentation en avril, par l'ancien ministre Gérard Larcher, de son plan sur "les missions de l'hôpital".

Les 33.000 praticiens hospitaliers ont accumulé environ 1,6 million de journées sur ces CET, selon le ministère, qui a chiffré entre 250 et 350 millions d'euros le coût du rachat de ces RTT. Quelque 23 millions d'heures supplémentaires ont également été stockées. La concertation porte sur un total de 4 millions de jours de congés accumulés dans des comptes épargne-temps par l'ensemble des salariés de l'hôpital. La ministre Roselyne Bachelot espère aboutir à un accord avec les huit syndicats d'agents hospitaliers non médecins (infirmières, aides-soignantes, etc.), lors d'une séance de négociation prévue le 22 janvier.

La Coordination des praticiens hospitaliers (CPH), qui dit représenter quelque 40% des praticiens, a indiqué qu'elle refusait de signer le protocole d'accord arrêté mardi. Selon son président Pierre Faraggi, la somme de 300 euros par journée stockée accordée par la ministre était "loin de la valeur actuelle de la journée d'un praticien, plus proche de 420 euros". "Nous devons donc travailler plus pour gagner moins", a-t-il ironisé, déplorant au passage "la médiatisation de la question des RTT qui passe sous silence d'autres problèmes plus consistants comme la permanence des soins" (gardes, etc.).

Le gouvernement souhaitait éviter la grève des soins non urgents que les médecins urgentistes (Amuf) et anesthésistes (SNPHJAR), déjà en grève symbolique depuis Noël, ont menacé de lancer à partir de jeudi. Ces deux syndicats, membres de la CPH qui refuse de signer l'accord avec le ministère, pourraient maintenir leur préavis. D'autre part, la CGT Santé, premier syndicat de personnels non médicaux à l'hôpital, a appelé ses troupes à participer à la grève des fonctionnaires prévue le 24 janvier, que les urgentistes et anesthésistes, voire d'autres syndicats de médecins réunis dans la CPH, pourraient aussi rejoindre.

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